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Fin d’intégrale décevante des Symphonies de Sibelius chez Naxos

Naxos se paie le luxe d'enregistrer une troisième intégrale des symphonies de . C'est dire combien l'art du plus célèbre des Finlandais a enfin diffusé partout et imprégné, de manière si singulière, des myriades de mélomanes. Après la version simplement honnête et quelque peu routinière de l'Orchestre philharmonique slovaque emmené par le chef britannique Adrian Leaper (1989-1990) vint la belle réalisation de l'Orchestre symphonique d'Islande magnifiquement stimulé par Petri Sakari (1996-2000) où l'on rencontre un Sibelius moins policé, moins internationalisé, plus autochtone en somme.

Nous voici à présent confronté au dernier volet d'un enregistrement intégral récent (2008-2010) placé sous la houlette d'un autre chef finlandais, , face à un orchestre non européen puisqu'il s'agit du Symphonique de Nouvelle- Zélande, fondé en 1946 et se produisant principalement à Wellington et Auckland. Pour le dire sans ambages, les trois premiers CD nous avaient littéralement transportés. Dans les cinq premières symphonies se dégageaient une véritable chaleur communicative, des couleurs et des timbres de toute beauté traduisant une compréhension sibélienne du meilleur niveau, même si l'on pouvait regretter un  sacrifice relatif à cette sauvagerie, ce fini quelque peu rude et nerveux (comme l'a illustré Paavo Berglund par exemple) si propre à ce créateur à l'âme nordique bien trempée. Malheureusement, cet état de grâce disparaît assez brutalement avec une Symphonie n° 6 vraiment défaillante quant à l'esprit. Chef et orchestre ne parviennent jamais au positionnement idéal, surtout dans l'Allegro initial, qui doit trouver sa pleine réalisation entre nature désolée, solitude humaine habitée et expression d'un monde sonore inquiet et opposé à toute concession. La Septième et dernière Symphonie manque assez cruellement d'engagement, de tonus et de volonté. Dommage que ces choix interprétatifs, ou non choix, finalement ternissent une entreprise par ailleurs remarquable. Même l'universel et fascinant quasi hymne national qu'est Finlandia ne se hisse pas au niveau le plus recommandable.

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