Quatre ans après le récit réaliste et déjanté du voyage de sa compagnie à La Nouvelle-Orléans, Marco Berrettini a mis le cap sur une nouvelle planète, baptisée Lena.
Il pose un présupposé absurde : huit personnes de la même espèce, mais qui ne se connaissent pas, se retrouvent côte à côte sur un minuscule espace à partager. Une heure durant, déguisés en astronautes, ses huit danseurs vont esquisser des tentatives d'approche. Ils sont pour le moins embarrassés par leur costume. Difficile quand on porte un casque de s'embrasser ou même de toucher l'autre !
Le chorégraphe se mue alors en ethnologue, décortiquant les moyens de communication à notre disposition en tant qu'hommes : regard, signes, paroles. Mais son analyse n'est pas suffisamment poussée pour être convaincante. Soudain, ses personnages jettent l'éponge et ouvrent leur casque. Un seul constat alors : l'expressivité du visage est un moyen de communication puissant. La situation, de plus en plus absurde, devient franchement comique quand les huit interprètes se lancent dans une danse mécanique, à mi-chemin entre les marionnettes Teletubbies et le « Kazakchouk » de l'humoriste Michaël Youn.
Devant cette proposition étrange, qui relève plus du happening ou de la performance, que du spectacle de danse, on s'étonne toujours que huit danseurs aient consenti à suivre Marco Berrettini dans cette aventure. Le goût de l'absurde est sans doute plus partagé qu'on ne le pense…
Crédit photographique : © *MELKPROD