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Steven Cohen explore les origines de l’Homme

C'est à un travail de plasticien plus que de chorégraphe que nous convie le sud-africain , installé à Lille depuis trois ans. Un travail proche de celui de Matthew Barney, le plasticien superstar marié à la chanteuse Bjork dont l'univers laiteux défraie les chroniques anglo-saxonnes. , corps poudré de blanc et oreilles artificiellement prolongées, fait face à Nomsa Dhlamini, une femme indigène et âgée dont le corps évoque celui des chasseuses-cueilleuses des premiers temps de l'humanité. C'est la rencontre insolite entre le futur, venu d'un monde extra-terrestre et les origines de l'Homme. Pas loin de 2001, Odyssée de l'espace, le film de Stanley Kubrick, en somme !

Pour déployer son imaginaire original, étrange et singulier, s'appuie sur des objets futuristes (tutu et corset lumineux, globe de plastique, maquette, cristaux aux reflets émeraudes) et d'autres objets venus du passé (arc et flèches, gramophone, outil de géomètre). Le spectacle alterne entre des scènes live et la projection de films vidéo réalisés dans son studio lillois ou sur le lieu même qui donne son titre à la pièce. The Cradle of Humankind (le berceau de l'humanité) est en effet un site classé au patrimoine de l'humanité, situé à 40 km de Johannesburg, composé de plusieurs grottes antédiluviennes. Il est réputé abriter les ossements du plus vieil ancêtre de l'homme.

Une manière pour l'artiste de questionner le lien entre l'homme et l'animal, la théorie darwinienne de l'évolution et de les projeter plus largement dans un contexte politique qui va de l'esclavage au cannibalisme, le tout sur fond de Marseillaise. Délaissant la tentation de la provocation ou la connotation sexuelle qui parcourt généralement son travail, Steven Cohen fait de cette rencontre profondément humaine un moment tendre et attentionné, témoin d'une ouverture aux autres à travers les temps.

Crédit photographique : © Alain Monot

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