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Daniel Linehan, le jeune Américain qui monte

Le jeune chorégraphe américain n'en est qu'à sa troisième création, depuis sa sortie du laboratoire PARTS, à Bruxelles, mais sa maîtrise scénique, son sens conceptuel et son énergie débordante font déjà mouche auprès d'un public de danse constamment renouvelé.

Après une présentation au printemps dernier aux Rencontres chorégraphiques de Seine St-Denis, il revient au Théâtre de la Bastille avec cet explosif Zombie Aporia.

Ils ont l'air tout droit sortis d'un lycée des années 40, en Allemagne, en France ou aux Etats-Unis, avec leur côté preppy et leurs cheveux bien peignés. Ces trois jeunes danseurs au look rétro entrent en résistance et renouent avec la recherche conceptuelle. Mais eux au moins, ils trouvent ! Leur défi ? Se créer des contraintes de plus en plus difficiles au gré des huit pièces qui composent ce Zombie Aporia (Zombie pour morts-vivants, Aporia pour contradiction logique). Improvisation contrôlée par ordinateur, mini-caméra embarquée, textes projetés sur écran, injonctions lumineuses : la technologie omniprésente donne sa dimension aléatoire à chaque défi. Mais le corps des danseurs, virtuoses, et leur voix, impressionnante, leur restituent sa dimension humaine, faillible. Alors que tout semble toujours maîtrisé, l'intérêt de chaque pièce vient du contraste entre le contrôle de l'apparence et le déchaînement corporel. Les talents de performeuse de Salka Ardal Rosengren, les talents d'acteur de Thibault Lac, les talents de danseur de font merveille dans ces saynètes surréalistes. C'est frais, moderne, épatant !

Crédit photographique : Zombie Aporia, de © Jean-Luc Tanghe

 

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