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Alexander Janiczek et Mozart : relève assurée

Le s'est plusieurs fois distingué pour ses enregistrements mozartiens lorsque ceux-ci étaient notamment dirigés par le regretté Charles Mackerras –dont deux albums de symphonies (Linn) et un bouquet de concertos avec Alfred Brendel (Philips). Réunis depuis plusieurs disques sous la houlette de l'excellent , c'est en formation réduite que quelques-uns de ses musiciens s'attaquent cette fois à la musique du maître de Salzbourg. Malgré quelques réserves toutes relatives, le résultat se consomme avec un certain plaisir.

Avec son célèbre « successeur » pour trio à cordes répertorié sous le numéro de catalogue 563, le Divertimento K. 334 est la plus vaste pièce du genre composée par Mozart. Et les instrumentistes écossais d'y faire preuve de très bonnes intentions. Si l'on déplore que la contrebasse de Nikita Naumov soit si discrète et ne fournisse pas une base suffisamment solide à l'édifice harmonique, il faut reconnaître que le magnifique Stradivarius de Janiczek –qui porte une grande partie de l'œuvre sur les épaules- dessine le trait musical d'une main sûre et avec une intelligence remarquable (son usage du vibrato est idéalement pensé). La prestation de Pip Eastop et Harry Johnstone aux cors naturels est également à souligner tant ces parties sont parfois périlleuses à négocier sans pistons. L'élément théâtral des variations du deuxième mouvement n'a pas échappé à la formation qui s'en sert pour mettre en scène cette section de la partition d'une manière presque opératique. Du grand art.

En « complément » de luxe, le Quatuor pour hautbois, violon, alto et violoncelle K. 370 sonne avec raffinement et délicatesse. Le chef-d'œuvre est abordé avec fraîcheur et entrain tandis que, sur le plan sonore, le hautbois de Robin Williams s'intègre parfaitement à l'ensemble (là où d'autres détonnent) et offre une lecture tout en souplesse et limpidité. Il reste qu'au delà de l'impression de travail soigné, on a parfois le sentiment que toutes les possibilités du texte ne sont pas exploitées (l'architecture n'est entre autres pas assez aérée à notre goût). L'enregistrement de la pièce n'en demeure pas moins un bel objet musical qui ne dépareillera aucune discothèque mozartienne ni le catalogue de cet excellent label.

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