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Cycle « Viktoria Mullova et ses amis », concert Bach

s'était déjà produite en 2010 à l'Auditorium du Louvre dans un programme de Sonates et Partitas de Bach. En janvier 2012, elle revient dans le cadre d'une carte blanche que lui consacre la salle parisienne, proposant pas moins de cinq concerts, entourée de ses amis (Il Giardino Armonico, le pianofortiste Kristian Bezuidenhout…). Elle qui fréquentait le répertoire et les circuits traditionnels, enregistrait chez Philips (notamment du Bach dans les années 1990, les concertos, les trois Partitas, ainsi que des Sonates pour violon et clavecin, mais accompagnée au piano !), a plongé depuis le début des années 2000 dans le répertoire des XVIIe et XVIIIe siècles (Vivaldi, Bach…) sur instruments d'époque. Cette évolution s'est faite notamment au contact du bassoniste Marco Postinghel et de quelques chefs « baroqueux » (Giovanni Antonini, également flûtiste, le claveciniste Ottavio Dantone…), mais sans pour autant délaisser les concertos de Brahms, Prokofiev ou Sibelius. a adapté sa technique (travail sur l'articulation, le style…) et son instrument (cordes en boyaux, diapason à 415…) et enregistre à présent pour un label indépendant, Onyx (chez qui elle a à nouveau gravé du Bach), n'hésitant pas à aborder également du répertoire jazzy ou tsigane avec l'ensemble de son mari, le violoncelliste Matthew Barley.

Pour ce récital Bach, la violoniste avait retenu les célèbres Partitas n°2 et 3 (1720) qu'elle associait à deux des Sonates pour violon et clavecin obligé (1717-1723), le programme étant enchaîné sans entracte. Dans les deux œuvres pour violon seul, suites de danses, Mullova impressionne par sa maîtrise instrumentale, virtuosité, mais également par son sens de la musicalité, des nuances, sa justesse stylistique. Le résultat s'avère un peu moins convaincant dans les sonates où la violoniste était rejointe non pas par son fidèle complice Ottavio Dantone mais par . Outre quelques approximations (en particulier dans l'Allegro de la Sonate BWV 1017), on ne sent pas toujours une respiration commune, chacun donnant l'impression de jouer sa partie dans son coin.

Le concert se clôturant par la Partita BWV 1004 (donc la fameuse chaconne), le public, nombreux, et jusque-là attentif et silencieux (c'est un signe qui ne trompe pas…) laisse éclater son enthousiasme. La violoniste fait revenir le claveciniste pour offrir en bis le brillant Allegro de la Sonate BWV 1015.

Crédit photographique : © Sasha Gusov

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