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Les femmes puissantes de Carolyn Carlson

 « Inanna » est une reprise de la pièce inaugurale de à son arrivée à la tête du Centre chorégraphique de Roubaix en 2004. Ce septuor pour femmes puissantes se veut un hommage à la photographe new-yorkais Francesca Woodman, disparue prématurément dans les années 1970.

Dans un décor constitué de photos sépia et d'un plan incliné en forme de volcan, les interprètes incarnent les différentes phases de la vie d'une femme, de la naissance à la vieillesse, en passant par la séduction ou la maternité. Dans cet opus, la chorégraphe américaine livre une version assez agressive de la féminité. Comme Pina Bausch, elle met en valeur la personnalité et le caractère cosmopolite de ses danseuses dans des solos. Talons hauts, cheveux longs et robes légères sont quelques uns des autres points communs entre et la dame de Wuppertal.

Mais la comparaison s'arrête là, car l'auteure d' « Inanna » est moins habile dans la mise en scène et moins émouvante dans la chorégraphie que celle de « Café Müller ». Le mouvement, dynamique, alterne gestuelle du haut du corps au saccadé caractéristique de la danseuse américaine et sollicitation de l'énergie des danseuses pour le bas du corps. Mais il paraît enchainer en vain les séquences et les saynètes, sans qu'un fil conducteur ne se dégage véritablement. Appuyant les images symboliques de la femme successivement représentées, la pléthore de costumes (réalisés par les ateliers du CCN) ne contribue pas à rendre le propos de la chorégraphe plus clair ni plus percutant. Et l'on sort de la salle sans avoir été touché par ces portraits de femmes…

Crédit photographique : Yoshi Omori

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