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L’Oiseau de feu d’Andrew Litton

poursuit son exploration des ballets de Stravinsky. Après un premier volume centré sur Petrouchka et Le Sacre du printemps,  il nous offre l'Oiseau de feu dans sa version intégrale, judicieusement  préférée aux suites, qui coupent la narration de l'œuvre.

Comme dans sa lecture de Petrouchka, Litton cherche la filiation traditionnelle de la partition, héritée de la science des alliages de Rimski-Korsakov et de l'héritage des ballets de Tchaïkovski. Sa direction se fait fluide, narrative et pugnace. Il tient fermement un qui ne cesse de nous éblouir par le brio de sa tenue instrumentale et par son homogénéité. Certes, la phalange, qui fut celle de Grieg, peut s'enorgueillir d'un passé  prestigieux, mais sa virtuosité et sa précision, n'ont rien à envier à des phalanges européennes très cotées. La prise de son Bis apporte le plus nécessaire pour rendre justice au travail du chef et de ses musiciens.  Cette galette s'affirme comme l'une des plus belles versions du catalogue aux côtés de celles de Gergiev (Philips), Salonen (Sony), Stravinsky (Sony), Ozawa (EMI), Dutoit (Decca), Boulez  (DGG).

En complément, le chef garde l'esprit de ballet avec quelques orchestrations de Stravinsky. On retrouve des passages de la Belle au bois dormant, orchestrés à la demande du Royal Opera House et du New York Ballet et  réalisés d'après des réductions pour piano. Le jeune Stravinsky est également honoré par ses deux lectures orchestrales de deux pièces de Chopin, orchestrées à la demande de Diaghilev, avant que ce dernier ne lui commande l'Oiseau de feu. Enfin, les curieux seront intéressés par la petite Canzonetta de Sibelius orchestrée par Stravinsky. Composée  en 1963, cette version vise à remercier le jury du prix Sibelius (1961) d'avoir primé le créateur du Sacre du printemps.

En conclusion, orchestre et chef exécutent le Greeting Prelude, cadeau d'anniversaire du compositeur au chef Pierre Monteux, à l'occasion de ses 80 ans, en 1955. Créateur de Petrouchka et du Sacre du printemps, Monteux a également dirigé, en 1924, l'orchestre de Bergen.

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