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Yundi à Pleyel, bis repetita

Dans le cadre de la série Piano****, la Salle Pleyel recevait une nouvelle fois le pianiste (Yundi depuis qu'il est passé en 2010 de Deutsche Grammophon à EMI), en tournée européenne pour la promotion de son nouvel album (The Red Piano) consacré à de la musique chinoise. Ce dernier proposait, outre des extraits de ce disque, un programme sans surprise avec quelques œuvres de son cher Chopin (il fut notamment Premier Prix du prestigieux Concours international de piano de Varsovie en 2000) qu'il ne cesse de jouer lors de ses récitals, notamment à Paris (2010 par exemple) : un bouquet de Nocturnes, l'Andante spianato et Grande Polonaise, et la Sonate n°2. Il est vrai peu aidé par un public assez indiscipliné (bruits en tous genres…), un piano sonnant bien métallique dans les médiums et les aigus, Yundi développe un jeu qui impressionne certes, mais ne convainc guère. Très caricatural, manquant singulièrement de naturel, c'est encore dans la délicatesse, subtilité, poésie des Nocturnes qu'il fait la meilleure impression. Les choses se gâtent malheureusement par la suite. La prise de risque est là, les capacités techniques, digitales du pianiste sont immenses, servent-elles la musique de Chopin qu'il interprète, il est permis d'en douter : on entend surtout un festival de virtuosité alla Liszt, de précipitation, brusquerie, brutalité même dans les passages forte alors qu'on attendrait plutôt de la noblesse, du panache.

Avec ses compatriotes Lang Lang et Yuja Wang, Yundi a beaucoup fait depuis les années 2000 pour la connaissance et le développement de la musique classique européenne en Chine. Il a à présent l'ambition de faire connaître la musique chinoise pour piano au public occidental. Le pianiste présentait donc pour clôturer ce récital parisien quelques pièces basées sur des mélodies populaires chinoises, notamment le célèbre Colourful clouds chasing the moon (arrangé par Wang Jian-Zhong), un répertoire assez exotique, influencé par Liszt, Debussy ou Rachmaninov, qui divertit plus qu'il ne passionne réellement.

Crédit photographique : ©DR

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