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Le beau Debussy de Noriko Ogawa

Le label suédois BIS édite en mini-coffret son intégrale pianistique sous les doigts de la japonaise .

Enregistrée au long de la décennie 2000-2010, cette somme était passée inaperçue  dans nos contrées francophones, où l'œuvre pianistique de Debussy fait partie du répertoire discographique de base des pianistes à l'image du flot ininterrompu de galettes qui nous arrivent mensuellement.

défend un Debussy chatoyant et follement coloriste. La précision du toucher de la musicienne lui permet de faire déferler sur son clavier un monde de tonalités lumineuses à souhait. Mais ce jeu reste tout de même pudique et n'en rajoute jamais dans les effets. Le cycle des Préludes évolue ainsi dans un geste littéralement impressionniste mais sans trop d'aplats fauvistes ou néo-impressionnistes. Il en résulte une sorte de bon gout universel là où nombre de pianistes se limitent à une lecture un peu trop marquée par une pointe sèche.

Editorialement, les albums parus séparément sont complétés par un volume inédit qui comporte les assez anecdotiques  « Fugues d'écoles » composées quand le jeune Debussy était étudiant et la Fantaisie pour piano et orchestre. La pianiste japonaise rejoint le solide orchestre de Singapour dirigé par . Cette lecture assez linéaire ne viendra pas concurrencer la superbe lecture de Jean-Efflam Bavouzet (Chandos), ni même celle de Jean-Yves Thibaudet (Naxos).

Cela étant, le travail de la pianiste reste cohérent et très solide. La prise de son rend justice à l'approche de la musicienne et la notice de présentation est très exhaustive, ce qui est assez rare dans le cadre de rééditions à petit prix. Dans l'absolu, l'intégrale de Jean-Efflam Bavouzet reste la meilleure du catalogue, mais sur le créneau des coffrets économiques, cette intégrale a de nombreux atouts : elle est plus complète que celle de Philipe Cassard (Decca) et mieux enregistrée que celle de Ciccolini (EMI) et plus inspirée que celle de Pascal Rogé (Onyx). Au final, seul Paul Crossley (Sony) s'impose facilement sur ce créneau, mais dans un moins disant éditorial.  La somme d'Ogawa reste une très belle porte d'entrée sur le monde pianistique de Debussy.

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