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Un autre Schönberg : Jakob

Quelques renseignements biographiques s'imposent d'emblée, pour vous qui allez découvrir l'inconnu total qu'est . Pas davantage que Richard Strauss avec ceux de la dynastie qui a fait danser Vienne, il n'a aucun lien de parenté avec l' « autre », Arnold. Jakob est né à Fürth, dans le nord de la Bavière, en 1900. Fils du cantor de la synagogue de cette ville, il entre dans son école secondaire israélite, puis au niveau supérieur à Nuremberg et à Darmstadt. Après l'université de Berlin, il passe un doctorat dont le sujet va marquer toutes ses compositions à venir : les chants traditionnels de la liturgie juive en Allemagne. Schönberg travaille comme pianiste, critique musical, compositeur et chef d'orchestre, consultant musical pour la Radio Bavaroisede Munich, écrit des musiques de film. Un catalogue complet de ses œuvres n'existe pas, mais une des premières semble être un Prélude symphonique joué en 1923. Comme Bartók et Kodály pour leurs racines, collecte et transcrit pour différentes formations des chants et danses folkloriques apportés en Allemagne  par des émigrés venant de Palestine et publie en une volumineuse anthologie de plus de deux cents chants hébraïques. En août 1939, il émigre avec sa femme en Angleterre, chassés, comme beaucoup d'autres, par le nazisme, avant de partir pour New York en 1948 où il enseigne mais cesse quasiment de composer. Il meurt d'une tumeur au cerveau en 1956.

Toute la musique présentement enregistrée l'est semble-t-il la première pour fois et ne concerne que la musique pour instruments, piano et voix. La qualité de ces œuvres ne nous fait pas regretter cette heureuse découverte. Leur particularité fait qu'elles ne s'inscrivent pas clairement dans le style des années 1920/1930 mais restent très personnelles du fait de l'immersion totale de la culture hébraïque dans chaque mesure écrite. La reprise de chants traditionnels, avec leurs couleurs bien spécifiques, est omniprésente. On pense souvent aux intentions qu'a pu avoir Ernest Bloch par exemple, pour en rester à la culture juive. Malgré son enracinement dans la culture germanique, sa musique ne sonne pas post-mahlérienne ni expressionniste ni impressionniste, n'est pas influencée par le modernisme ambiant, généré par son homonyme. joue sur les modes archaïques, les rythmes orientaux, réinventés de manière presque authentiques.

Les interprètes donnent le meilleur d'eux-mêmes musicalement, aucun doute. A défaut de matière comparative, on appréciera d'autant mieux la voix expressive de T. Goldstein, et l'ensemble de chambre composé d'un violon, d'un alto, d'un violoncelle,d'un piano et d'une flûte. Cette musique équilibrée, peu démonstrative, trouvera son public.

Une porte est maintenant ouverte sur notre curiosité.

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