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Le romantisme extraverti du Trio Vivo

Intéressant programme que ce couplage Brahms-Arenski proposé par les musiciens polonais du . L'op.87 du maître de Hambourg (son Trio à clavier n°2) trouve ici une lecture pleine de puissance recherchée voire un peu forcée. Car si le souffle qui balaie cette interprétation dès la première mesure emporte effectivement l'auditeur, cette vision  extravertie et décomplexée manque parfois de nuances intermédiaires. Si la formation convainc globalement, elle a parfois tendance à « précipiter » un peu les événements, faute de recul sur la partition. Et quoique l'engagement total des musiciens force le respect, on est (volontairement) ici aux antipodes de la légendaire version de Suk/Starker/Katchen (Decca), plus austère mais miraculeusement aboutie. La présente gravure propose quant à elle une lecture plus virile et musclée mais moins raffinée -même si elle ne manquera pas de séduction aux oreilles de certains…

Moins célèbre, le Trio op. 32 d' (son deuxième du genre) est un petit chef-d'œuvre. Le Russe n'a jamais renié son admiration pour Chopin, Rimski-Korsakov et, par dessus tout, Tchaïkovski même si plane ici le fantôme de Mendelssohn (voire de Dvořák dans le développement du premier mouvement). Très à l'aise avec cette musique, le en donne une lecture équilibrée, joliment phrasée, pleine de relief et d'humour (Scherzo. Allegro molto). Sans aucun doute, cette esthétique lui va comme un gant et sa prestation emporte cette fois la totale adhésion. Dommage, en somme que les musiciens n'aient pas réussi (ou estimé nécessaire) de mieux différencier ces deux facettes du romantisme.

On regrette également une prise de son qui ne permette pas toujours au violoncelle de se faire entendre intelligiblement –et qui laisse deviner un pied tapant la mesure (Arenski). Le label Dux nous a habitué à des productions un peu mieux finies.

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