- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Le chef russe Alexei Kornienko au service de Franz Hummel

Comme la majorité de nos lecteurs sans doute nous découvrons . En dépit d'un texte de présentation quelque peu dithyrambique nous en modérerons l'enthousiasme dans l'optique d'un recadrage raisonnable.

Le label TYXart nous invite à découvrir deux œuvres orchestrales d'un compositeur nommé , musicien allemand né en 1939. Connu pour ses activités de pianiste virtuose, il a donné de nombreux concerts en Europe et aux USA, a enregistré une soixantaine de disques, abordant le répertoire classique, romantique et moderne. En tant que compositeur (surtout à partir des années 1970) son catalogue semble riche de symphonies, musiques de ballet, concertos, opéras (une vingtaine) et musiques de chambre. Plusieurs partitions comme son opéra Blaubert, comme sa comédie musicale Ludwig II-Longing for Paradise, comme sa Sinfonia funèbre ont connu un réel succès.

Pour le présent enregistrement, Hummel fait appel à deux excellents solistes, le clarinettiste klezmer mondialement célèbre (né en Argentine en 1936), avec qui il improvise souvent, et la violoniste , née à Moscou, élève de Oleg Kogan. Avec le premier nommé, et lui-même au piano, il donne une Symphonie pour clarinette et orchestre baptisée « Hatikva » (Espoir), titre de l'hymne national israélien, où la clarinette solo, papillonnant sur diverses esthétiques, tient une place prépondérante au sein d'un massif orchestral bouillonnant, mobile, coloré, alternant sans transitions prolongées entre un recueillement douloureux et nostalgique et une hyperactivité touffue et improvisée. L'ensemble ressort des épreuves et malheurs subits par le peuple juif tout au long de sa terrible histoire.

La seconde s'illustre brillamment dans la Symphonie avec violon « Fukushima » (elle aussi d'une durée de 26' environ) inspirée par la folie meurtrière de l'homme, qu'il s'agisse de la destruction atomique (1945) ou encore du drame récent de la centrale japonaise secondaire aux inconséquences du génie technologique humain. Là encore, les événements musicaux se fondent, s'enchaînent, terrifiants et sombres, sur les ruines encore fumantes des prétentions humaines.

Le chef d'orchestre russe , qui n'est pas un nouveau venu, se met au service de en modulant tour à tour violemment et tendrement son Orchestre symphonique de Moscou dans cet enregistrement live réalisé en Bavière cette année même. Franz Hummel écrit une musique riche de multiples sources, non aventureuse, mais sans cesse mobile, consistante, méritant des écoutes supplémentaires pour qui souhaite en recueillir tous les sucs.

(Visited 123 times, 1 visits today)