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Herreweghe dans Victoria, une première au disque

Pour ce nouvel album paraissant sous étiquette Phi, le cinquième de son propre label, revient à une de ses premières amours en abordant une figure majeure de la Renaissance dont on a célébré en 2011 (malheureusement plutôt discrètement …) le quatre centième anniversaire de la mort, . Le chef flamand avait déjà donné les œuvres de ce compositeur en concert, notamment avec son Ensemble Vocal Européen, mais c'est la première fois qu'il immortalise au disque ce répertoire a cappella, à la tête du en effectif réduit.  Dernière œuvre publiée du vivant de Victoria, en 1605 à Madrid, l'Officium Defunctorum fut composé pour les obsèques en 1603 de Marie, fille de Charles Quint, sœur de Philippe II d'Espagne, et veuve de Maximilien II, empereur du Saint Empire romain germanique. Souvent enregistré, en particulier par des interprètes anglais (Peter Phillips, David Hill, Paul McCreesh…), ce requiem à six voix (deux pupitres de sopranos I, deux de sopranos II, un d'alto et un de basse) trouve une nouvelle fois en la personne d'Herreweghe un interprète inspiré.

La rigueur de la mise en place, la clarté de la réalisation dans cette œuvre polyphonique mêlée de mélodies de plain-chant, force l'admiration. Herreweghe privilégie comme souvent un certain « hédonisme sonore », une vision résolument lumineuse, apaisée au détriment d'une approche plus expressive, contrastée, ou plus sombre, austère. Un bouquet de motets complète ce programme certes pointu, exigeant, peut être intimidant, mais de toute beauté pour qui sait s'y attarder.

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