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Les étoiles du 21e siècle : Le bal des illusionnistes

Cette quinzième édition du Gala des étoiles du 21e siècle nous a offert, cette année encore, le meilleur de la danse internationale – ou presque – sur la scène du Théâtre des Champs-Elysées. La programmation, variée et équilibrée, fut propre à satisfaire les plus difficiles. Moments choisis de la soirée.

On mentionnera d'abord et , qui ont ouvert le bal avec un feu d'artifice esthétique. Les Ames Frères est une chorégraphie audacieuse et percutante. Une danse d'homme dansée par des hommes. Hypnotique.

et , du Ballet Royal de Flandres, nous ont offert une très belle interprétation de Forsythe.

Le duo formé par et , tous deux issus du Ballet de Hambourg, constitua un autre moment phare de la soirée. Elle possède un physique de prima ballerina et un lyrisme à couper le souffle ; il a un physique de prince ténébreux et une expressivité propre aux interprètes de Neumeier. Beaucoup d'émotion et d'engagement chez ces artistes qui nous ont offert une très jolie interprétation du pas de deux tiré d'Illusions-like Swan Lake.

La géorgienne et le français du Joffrey Ballet de Chicago constituèrent la vraie révélation de ce gala (ils concurrencèrent à l'applaudimètre les têtes d'affiche de la soirée). Du talent à l'état brut. La jeune femme, brune et fine, irradie. Chez elle, tout son corps parle. Elle sait mettre de la passion dans le moindre mouvement de poignet. Son partenaire, incarne quant à lui l'élégance à la française. Sa beauté plastique s'allie à un charisme saisissant. Un vrai potentiel d'étoile que l'Opéra de Paris a malheureusement laissé s'échapper. Ceux qui ont vu le documentaire Tout près des étoiles de Nils Tavernier se souviendront que le jeune homme, aux côtés de Juliette Gernez, y était interviewé par le réalisateur. Les deux adolescents étaient alors élèves en première division à l'Ecole de danse…

constitue un cas un peu particulier. Son côté bête de scène exacerbé manque de subtilité et peut agacer. Il en fait des tonnes : le résultat peut paraître convenu et artificiel. On adhère ou pas à son show. Qu'importe : le public a adoré…

Le numéro de claquettes de et tomba, quant à lui, à notre sens, comme un cheveu sur la soupe. Leur relecture du sacre de Stravinski constituait un projet ambitieux. Le résultat s'avère décevant : la chorégraphie est réduite a minima et il faut un travail imaginatif particulièrement poussé pour trouver le lien avec l'œuvre originelle.

Terminons avec , habituée de la manifestation, qui y est accueillie chaque année comme une rock-star. Un engouement mérité. Qu'a-t-elle de plus que les autres ? Une technique musclée et, surtout, un sourire à faire damner un saint. Elle incarne la joie de danser, ce qui n'est pas forcément si courant. Et c'est déjà beaucoup. Certes, on pourrait lui reprocher d'avoir joué la carte de la facilité avec le pas de deux du Corsaire, qu'elle interprète très (trop) souvent sur les scènes du monde entier. Mais elle fut vite pardonnée grâce à son pétulant solo Alles Waltzer, chorégraphié par . Elle virevolte et tournoie, et même sans crinoline, le charme opère ! Du charisme, son frère, le très élégant , en a également à revendre. Stars, on vous dit !

Mention spéciale au défilé bien pensé sur une chanson de Edith Piaf.

Crédits photographiques : © Emmanuel Donny ; et © Emmanuel Donny

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