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Salonen, le feu d’artifice pour Leila Josefowicz

Pas de repos pour , qui retrouve son cher orchestre de la radio finlandaise pour deux enregistrements de ses dernières compositions.

Composé pour la pétulante , le Concerto pour violon (2009) est une demi-heure de folie instrumentale  déjantée, taillée sur mesure pour le bras d'acier et la sonorité étincelante de la soliste.  Le violon semble poursuivi, comme dans un dessin animé de la MGM, par un orchestre à la précision d'écriture diabolique, qui cherche, en vain, à l'attraper. Les pupitres piaffent et vrombissent avec une facilité technique renversante. En quatre parties, ce concerto tient d'une rapsodie contemporaine mécanique et technologique. La pièce entraine l'auditeur dans un vertige de son et de puissance orchestrale.  La force intrinsèque de la musique de Salonen réside dans son potentiel narratif : on abandonne l'exercice de style ou la recherche de l'acidité sonore pour une musique chatoyante à l'oreille mais qui surtout narre une aventure humaine et instrumentale.  On n'est ainsi pas surpris de lire dans la notice de présentation que ce concerto a été adapté en ballet par le New York City Ballet.

On reste dans la transe orchestrale avec Nyx (2010), prolongement naturel des grandes partitions orchestrales : La Variations, Insomnia ou Wing on Wing. La puissance de l'orchestre en tutti est convoquée pour un torrent instrumental traversé de superbes solos de clarinette. Salonen joue de l'orchestre avec une facilité déconcertante.  Peu à peu la force des pupitres se mue en un ouragan vertigineux dont on pointe les accents et références historiques : Stravinsky ou Messiaen ne sont jamais  loin.

Bien évidemment, une telle musique galvanise les musiciens de l'orchestre d'Helsinki qui la font sonner avec la force d'un tsunami.

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