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La musique de chambre avec vents de Schumann par l’école française

Le label français Indesens continue son heureuse exploration du répertoire chambriste français pour vents par les mêmes artistes. Après un Debussy et un Saint-Saëns notables, ces musiciens s'attellent maintenant à la musique de chambre consacrée aux instruments à vents de . Et ils ont peu de temps pour convaincre. En effet, les courtes parties de ces compositions toutes écrites pendant l'année 1849, hormis le très tardif opus 132, ne dépassent guère les quatre minutes par mouvement. Aussi, ces artistes issus de la réputée école française pour vents concentrent toutes les qualités musicales attendues : à la fois dans une légèreté de la conduite du phrasé, une élégance mélodique toute française, un échange intelligent avec la pianiste qui restera efficacement dans le registre accompagnateur. Aucune impression de laisser-aller, de bâclage ou d'étalement de virtuosité : les difficiles valeurs qui font de la musique de chambre un miroir des sentiments intimes de l'auteur sont respectées dans cet enregistrement par la quête permanente du ton juste du romantisme et de l'écriture spécifiques à Schumann.

On a du mal de nos jours à comprendre qu'à l'époque le compositeur explorait littéralement un univers auquel il n'avait pas encore touché : le duo avec piano d'instruments à vent. Schumann met à mal les capacités instrumentales des solistes de ces années-là, au tournant du siècle : ainsi, le cor viennois à trois pistons était une nouveauté technologique, et ce qui semble pour nous maintenant l'évidence constituait un sérieux défi pour les musiciens d'alors. Une dernière précision concernant ce très convaincant enregistrement : l'habituelle version de l'opus 102 est pour violoncelle et piano. Nous en entendrons ici une transcription pour basson qui ne nuit nullement à notre coutumière écoute, et nous permet au contraire de profiter de ce trop rare instrument en solo.

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