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Shakhidi, péplum pompier oriental

Complètement inconnu en Europe francophone, est le grand compositeur du Tadjikistan. Figure majeure de la musique en Russie et en Asie Centrale, Shakhidi compose dans un style assez grandiloquent qui se veut une sorte de synthèse entre l'orient et l'occident. Le musicien possède un sens des timbres et des instruments, mais il verse trop souvent dans le pompier et le pachydermique. La musique indigeste du Khatchatourian des mauvais jours (qui fut son professeur) revient très vite à l'oreille à l'écoute des tonitruantes musiques des ballets : La Mort de l'usurier, Siyavush ou Rubai Hayam. C'est du grand orchestre bodybuildé avec des scansions répétitives de percussions et de cuivres qui rythment le discours jusqu'à la nausée. Les oreilles restent parfois médusées devant la pauvreté mélodique de certains thèmes à l'image de ceux de la grotesque Marche qui clôt ce disque, sorte d'hymne poutinien en toc.

Pourtant avec moins de massivité et de grandiloquence, cette musique peut séduire. A ce titre, le Concerto pour clarinette présente de beaux climats et un beau mélange des couleurs orchestrales. On est ici proche des paysages brumeux et accidentés des régions montagneuses perdues asiatiques. La clarinette semble un personnage mythique, errant de villes en villes, sur un ton enchanté et virevoltant.

Evidemment est le guide idéal dans cette musique gavée aux amphétamines et autres anabolisants, tirée d'un péplum de propagande à la gloire d'un tyranneau sanguinaire local. Les orchestres de Londres et du Mariinsky sont au garde-à-vous de leur omnipotent général.

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