Dans le cadre de son intégrale des Symphonies de Dimitri Chostakovitch, Valery Gergiev revient à la célèbre Symphonie n°7, partition qu'il avait gravée, il y a quelques années à la tête des orchestres de Mariinsky et de Rotterdam mixés pour l'occasion (Philips). Cependant, la fusion des pupitres de deux phalanges aussi distinctes bridait les possibilités expressives du chef.
Dès lors, seul en scène face à son orchestre habituel, le bouillant musicien peut régler une mécanique implacable. Avec des tempi raisonnablement allants sans être précipités, le chef sait construire une machine instrumentale puissante et explosive. Les mouvements d'introduction et de conclusion sont naturellement emportés au panache et à la puissance par un orchestre techniquement irréprochable. Dans les mouvements centraux, Gergiev sait éviter le piège de l'enlisement de ces parties mois spectaculaires et plus introverties. Tout au long de la Symphonie, le chef se fait narrateur et commentateur de la musique et de ses climax.
Certes, il existe des lectures encore plus débridées : Bernstein (DGG) ou Svetlanov (Daphne Records), mais cette belle interprétation, est une sorte de modèle orchestral et stylistique.