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Carter et Corigliano : deux conceptions du concerto pour clarinette

Comme le souligne d'emblée la notice de ce disque, ces deux concertos pour clarinette ont peu en commun, si ce n'est la nationalité de leur auteur. Il y avait même quelque péril à soumettre les adeptes du régime allégé d' dans ses dernières années (1996) à l'orchestration copieuse et spectaculaire de , et vice versa, naturellement. En réalité, cette dernière pièce de 1977 n'a guère vieilli, en raison d'un style véritablement composite, et les deux œuvres, d'une beauté très différente, demeurent également accessibles au mélomane, même peu averti en musique contemporaine.

Les deux concertos utilisent des effets de répartition spatiale du son, qui sont malheureusement peu perceptibles au disque. Le jeu imaginé par manque particulièrement, puisque le soliste doit dialoguer successivement avec des groupes d'instruments auxquels il se mêle. C'est le seul reproche que l'on puisse faire à l'interprétation d'Eddy Vanoosthuyse, très convaincant dans les deux styles. On apprécie la retenue donc il fait preuve dans le second mouvement de , émouvant hommage du compositeur à son père, qui fut longtemps le premier violon du Philharmonique de New York. Dans ce Concerto, il fait face aux nombreuses difficultés que Corigliano a semées tout au long de la tessiture, surtout dans un troisième mouvement sportif. La finesse du Concerto de Carter n'est pas moins bien rendue, et bénéficie du choix de la version de chambre, à un par partie. L'Orchestre Philharmonique de Bruxelles, très bien capté, se montre également brillant dans les deux œuvres.

Un enregistrement qui devrait séduire largement, par delà tout sectarisme.

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