- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Gustavo n’a encore peur de rien

poursuit ses explorations discographiques mahlériennes.  A seulement 31 ans, le chef vénézuélien  en  est déjà à sa quatrième symphonie de au disque ou en vidéo. A ce rythme-là, il sera certainement le plus jeune chef à boucler l'intégrale des Symphonies.

Dans tous les cas,  « The Dude », comme on l'appelle désormais,  est certainement le plus jeune à s'attaquer à la redoutable Symphonie n°9, œuvre conclusive qui pousse très loin l'introspection orchestrale et psychologique…Sur le papier, cette partition n'est certainement pas celle que l'on associe, de prime abord, au charisme du musicien latino…

Bien évidemment, Dudamel possède un  bras et une technique de direction qui lui permettent de régler, avec une facilité déconcertante, la logique de l'œuvre et la gestion des tempi. Son Mahler avance bon train, sans paraître précipité. L'Orchestre Philharmonique de Los Angeles, capté en concert, parvient à un niveau technique superlatif, même si sa sonorité d'ensemble est foncièrement neutre.

Cependant, au-delà d'une superbe lecture des notes de la partition, on peine à être ému par cette vision plastiquement irréprochable mais qui manque de vécu et de creusement. Certes, de nombreuses lectures contemporaines se situent en-deçà du travail de Dudamel (Zinman-RCA, Nott-Tudor), qui évite heureusement, le piège de l'aridité analytique, mais on est loin des interprétations de Klemperer (EMI), Abbado (DGG), Haitink (Philips), Bernstein (DGG), Boulez (DGG), Rattle (EMI).

En dépit du brio technique du bras de Dudamel, il était sans doute trop tôt pour s'attaquer à un tel testament.

(Visited 90 times, 1 visits today)