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Hommage à Kathleen Ferrier

Hier soir, au Théâtre du Ranelagh à Paris, les spectateurs présents ont dégusté une excellente rétrospective de la vie de la contralto anglaise , née en 1912 et morte des suites d'un cancer à Londres en 1953, fauchée en pleine gloire à l'âge de 41 ans.

Sur scène, un piano, quelques ustensiles des plus banals et surtout la mezzo-soprano française . Avec un formidable talent de conteuse, elle alterne avec une diction irréprochable, un engagement émouvant basé sur un texte pudique et poétique à la fois et une série de lieder appartenant au répertoire de , qu'elle chante avec précision et émotion, accompagnée par le piano attentif de qui nous a ravis dans les passages où son attention à servir scrupuleusement la chanteuse se lâchait au profit d'un très agréable et chantant toucher.

Ce spectacle associant le texte, la musique et une délicate chorégraphie conviait les auditeurs à suivre, presque pas à pas, l'aventure d'une jeune fille à la voix rauque d'abord rejetée avant d'entraîner dans son sillage les mélomanes anglais, européens et américains. Le passage de l'anonymat à la célébrité, à force de travail et d'opiniâtreté, sont décrits par touches successives délicates et subtiles. Et même les derniers mois de la vie de la créatrice du rôle-titre du Viol de Lucrèce de Benjamin Britten, de l'interprète inspirée du Chant de la terre de Mahler (aux Festivals d'Edimbourg et Salzbourg, respectivement en 1947 et 1949) et celle qui sut se rendre irremplaçable dans les passions et oratorios de Bach et Haendel, sans oublier les lieder transfigurés de Schubert, Schumann, Brahms, Mahler… sont-ils esquissés sans voyeurisme aucun. Ce moment souleva une intense émotion. On ne peut que souhaiter que cette présentation de qualité et à dimension humaine, connaisse la plus large diffusion possible.

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