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Défense réussie de trois Trios de Mozart

Trois musiciens italiens jouant sur instruments d'époques ou copie, issus de l', formation baroque dirigée par Alessandro De Marchi, prennent en charge trois des Trios pour violon, violoncelle et pianoforte de Mozart.

A relire les commentaires de plusieurs musicologues, ce registre n'appartient pas au plus sublime du génial compositeur autrichien. On relève à leurs propos les termes de brillance et élégance mais aussi de banalité et frivolité et ce en dépit d'un vécu douloureux et particulièrement impécunieux, notamment en ce qui concerne les Trios K. 542 et 548, composés au milieu de l'année 1788.

On a remarqué un rôle plus important réservé au violoncelle qui abandonne pour partie sa fonction traditionnelle de doublement de la basse du piano. Pour autant, le piano s'émancipe davantage encore sans négliger de rappeler dans le Larghetto en si bémol du Trio en si bémol majeur K. 502 des analogies certaines avec tels mouvements lents des concertos. L'interprétation saine et fidèle d' dont le violon (Aegidius Kloz, 1764) bénéficie de sa participation appréciée à de nombreuses formations de chambre. , lui aussi, peut avancer de nombreuses collaborations de premier plan avec son violoncelle, un Giuseppe Sgarbi de 1852, tandis que le pianiste (face à une copie de Paul McNulty d'un Anton Walter de 1805), très musical et authentique, enrichit le splendide travail des cordes. Les écouter procure un très agréable moment, puissamment évocateur d'un climat socio-musical ressuscité pour l'occasion.

Des trois Trios abordés, l'interprétation de celui en do majeur K. 548 rassemble au mieux les qualités de chacun et porte au plus haut les couleurs créatrices d'un Mozart au métier inimitable même si pas au sommet absolu de sa créativité. Dans cet opus contemporain du Concerto pour piano n° 26 en ré majeur dit « du couronnement », comme dans les deux autres, il est conçu en trois mouvements vif-lent-vif. Le musicologue Einstein le considérait cependant comme un « précurseur assez pâle de Jupiter [la Symphonie n° 41, K. 551], comme si Mozart avait voulu ménager pour Jupiter toute l'énergie qu'il pouvait mettre dans le ton d'Ut. » Toutefois d'autres y trouvèrent un réel plaisir d'écoute ce que confirme à notre avis cette gravure d'excellente facture.

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