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Duel ou des massacres musicaux dans la bonne humeur

Après un triomphe en Allemagne et au Japon, le  nouveau spectacle du duo musical , « Opus 2 », arrive – trop tardivement – à la Salle Gaveau.

Comment ces deux musiciens, de formation parisienne, le violoncelliste a fait partie de l'Orchestre National de France ainsi que du groupe comique Le Quatuor ; le pianiste a obtenu le premier prix de composition et de jazz au Conservatoire de Paris et a créé la classe de jazz à l'Ecole Normale de Musique de Paris, peuvent-ils permettre que des représentations parisiennes d'une importance si cruciale passent après d'autres pays ?! C'est un véritable sacrilège, enfin !

Leur show déborde d'acrobaties, de loufoqueries et d'absurdités, en se moquant gentiment de tous les genres musicaux : classique, folklorique, jazz, rock, musique de film, pop, variété… toujours ingénieusement arrangés par et . Cela commence par un entre le violoncelle et le violoncelliste, c'est une lutte contre la pique rebelle qui refuse de se fixer. Du coup, le musicien est obligé de jouer dans des postures surréalistes : debout, verticalement, horizontalement, en l'air ! Après ce premier numéro, c'est une succession de situations invraisemblables et fantaisistes où le violoncelle se transforme en guitare électrique, en rôti de veau (ou de porc, selon votre goût) au feu de camp, en un instrument malade qui ne sort que des sons abimés car il a avalé des percussions bruyantes (pour résoudre ce problème, le médecin aux gants de silicone l'examine, enlève la pique, et les sort l'une après l'autre… « par derrière » !), et même en femme du musicien qui part avec « elle » après un bal où ils ont dansé ensemble, et revient plus tard avec un petit bébé, autrement dit, le violon, qui cause une foule de soucis au pianiste…

Mais le piano n'est pas sous l'emprise du violoncelle ! Il combat courageusement avec des musiques inattendues à chaque situation, du ragtime à des musiques de film, pour contrer son adversaire. Le pianiste-malfaiteur surprend l'autre avec ses deux mélodicas (instrument à vent avec clavier doté d'une embouchure) sur les deux côtés à la place de pistolets, sonnant le thème des Sept Mercenaires… Mais le violoncelliste tue le pianiste avec la pique. Décidément, c'est une arme extrêmement rebelle et dangereuse ! Amen. Le spectacle fourmille d'idées de ce genre mais nous ne vous dirons pas tout, évidemment !

C'est probablement l'une des « tueries musicales » les plus drôles de cette fin d'année – nous en cherchons désespérément une deuxième de cette qualité-là…–, et dans laquelle on se laisse bien volontiers entrainer !

Crédit photographique :  © Sébastien Cirade

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