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Une ouverture de plus sur l’art symphonique de Nino Rota

Contrairement à certaines bandes originales de film d'époque, ce coffret sélection des œuvres symphoniques de bénéficie des conditions techniques optimales pour mettre en valeur la musique de ce génial créateur.

Il est des auteurs dont le nom reste en effet inévitablement attaché à un style. fait partie de cette famille, celle des compositeurs de musique de film. Tout comme son compatriote Ennio Morricone, ses airs si caractéristiques s'impriment dans les esprits. Une seule fois suffit à les identifier pour la vie. C'est une des preuves de son génie de mélodiste. Mais l'art de n'a su se limiter à illustrer des pellicules : l'autre facette, très importante en quantité, se révèle également de haute qualité artistique. Il suffira pour s'en convaincre de rappeler qu'autour de cet enfant prodige, issu d'une famille de musiciens, tournent d'éminentes personnalités du monde musical : Pizzetti, Casella, Toscanini et l'immense Fritz Reiner ; et l'on comprendra alors que Nino Rota possède d'autres talents rattachés au monde de la musique que l'on appelle encore « sérieuse » au détriment hélas de l'autre, celle des films. Son legs au genre classique est très important : une douzaine de concertos et d'opéras, quatre symphonies, des ballets, des mélodies, des pièces pour piano et une abondante musique de chambre. Sans compter bien sûr les quelques 170 films auxquels il a imprimé pour toujours sa marque.

Tout n'est pas, et de loin, enregistré, dans le corpus de Nino Rota. Le choix proposé ici dans ce double coffret Decca est centré sur l'orchestre. Un panel grisant de morceaux tous très bien écrits. La captation de l'ensemble par l'Orchestre Symphonique de Milan G. Verdi (aussi nommé Orchestre laVerdi) renchérit l'écriture parfois élaborée de Nino Rota en tirant le rendu sonore vers l'accompli, le travaillé, le ciselé. A chaque forme son écriture, à chaque genre son intention. Et parmi eux, de nombreux inédits, dont un fameux opéra miniature à deux, se passant dans une voiture d'auto-école : un régal !

Ce talent incroyable appelle d'autre souvenirs : pensons par exemple à Malcolm Arnold, Jacques Ibert ou Dimitri Chostakovitch qui ont vu leur carrière « officielle » occulter partiellement voire complètement une partie énorme de leur production dans un sens ou dans un autre. Arnold n'est en effet guère connu que par ses innombrables musiques de film (dont le très connu « Le Pont de la rivière Kwai »), alors qu'Ibert et Chostakovitch n'existent sur nos étagères que par leurs créations classiques pourtant tout aussi nombreuses que leurs musiques pour le cinéma…

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