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Léo Marillier dans un répertoire de fantaisies d’opéra

Cette sortie pose plusieurs problèmes qu'il n'est pas inutile de mettre en avant. 

Le premier concerne la thématique même et la manière de la traiter. La fantaisie d'opéra a eu ses beaux jours à l'époque où des artistes plus ou moins géniaux s'évertuaient à faire connaître le répertoire opératique ou symphonique aux foules qui n'avaient d'autres moyens d'y accéder, hormis d'aller au concert ou à l'opéra écouter les originaux. L'arrangement permettait de s'en faire une idée plus ou moins honnête selon s'il était né d'un esprit rarement génial, du genre de Liszt, qui réinventait tout avec plus ou moins de fidélité, ou davantage tâcheronesque. Les œuvres traitées et diffusées ainsi gagnaient parfois une certaine notoriété ou tombaient définitivement dans l'oubli. Notre époque, avide de redécouvertes et de musicologie, a désormais les moyens d'ouvrir le répertoire au plus grand nombre. Et dans le répertoire original qui vaudra toujours mieux que les secondes mains des arrangeurs, aussi créatifs soient-ils, et sans guère d'intérêts vu l'état de nos connaissances actuelles. Nous ne remettons pas en cause le talent de au violon et de au piano, jeunes artistes prometteurs à l'écoute l'un de l'autre, loin de là. Mais il y aurait certainement eu d'autres manières de faire preuve de leurs capacités musicales.

Le second problème renforce les impressions initiales. A l'ennui général qui plombe l'écoute, on reste dubitatif en ce qui concerne l'impression d'embouteillement que dégage la prise de son. Sans pratiquement aucune résonance, d'une matité extrême au regard du violon, sa sécheresse dessert considérablement les intentions des artistes.

Tant de répertoire pour violon-piano inédit ou mal connu seraient à redécouvrir en lieu et place de ce disque entropique. Rien ne nous amènera à une réécoute de cet enregistrement, si l'on va jusqu'au bout.

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