- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Roméo et Juliette par l’Orchestre National : la grande symphonie de l’amour

L'Orchestre national et en très bonne forme pour Roméo et Juliette au Théâtre des Champs-Elysées.

On insiste fréquemment sur le caractère hétéroclite de Roméo et Juliette, peut-être pour justifier qu'on en extraie l'aérien Scherzo de la Reine Mab et les « Premiers transports ».

L'exécution sans entr'acte et ô combien passionnée a permis de saisir l'œuvre comme un tout. Le geste tracé par semble se poursuivre épisode après épisode. Même le Finale, qui fait souvent figure de pompeux appendice, paraît ici une conclusion satisfaisante, où l'on voit les ennemis réconciliés par la puissance de l'amour.

L'Orchestre national et son directeur musical reviennent à Paris en très bonne forme. L'acoustique du Théâtre des Champs-Elysées favorise les nombreuses et belles interventions des bois. Quasi impeccables, les pupitres des cordes font défiler de multiples couleurs, du bleu de la Nuit sereine jusqu'au gris funèbre du Convoi de Juliette. Autorité des trombones, satiné des cors : les cuivres possèdent indéniablement cette partition. les électrise tous sans brusquerie, emportant d'un seul élan les fééries de Mab, ou encore trouvant le juste ton pour rendre les mimétiques « dernières angoisses et mort des deux amants ». Il ne réussit pas moins les deux grandes pages orchestrales, en y équilibrant la passion et la rêverie, la variation et la répétition.

Le chœur, généralement en formation réduite, est très à son affaire, sauf dans la lamentation funèbre, indistincte en son début. réalise parfaitement les intentions qu'elle confiait au journal Cadences de ce mois-ci, « beaucoup de legato » et « une couleur intéressante ». Ténor et basse se tirent honnêtement de leurs difficiles parties. Un concert mémorable pour débuter la saison.

Crédit photo : © Marco Dos Santos

(Visited 405 times, 1 visits today)