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Canti d’Amor, madrigaux de Monteverdi mis en scène

Au théâtre de l'Athénée, quelques Madrigaux de sont réunis pour en faire un mini-opéra avec mise en scène.

La particularité de ce spectacle réside dans l'assemblage d'éléments anciens, représentés par le chant et le style musical, et contemporains, avec l'utilisation de vidéos, de masques, ou d'objets quotidiens comme accessoires.

Dans ce spectacle, certains Madrigaux viennent se conjuguer, autour du Lamento d'Ariana, pour composer une histoire entre Ariane, Thésée et Bacchus (Dionysos). Du fait du caractère musical du Lamento ainsi que des émotions exprimées dans les madrigaux choisis – haine, désespoir et colère, plutôt qu'amour doux et paisible –, le spectacle est, il faut l'avouer, triste. La plupart des quinze chanteurs de l'Ensemble Muziektheater Transparant, venus, comme les instrumentalistes, de toute l'Europe, n'ont encore ni technique solide ni expérience scénique avérée, d'où il ressort quelques hésitations et une certaine timidité. Si ces jeunes, tous âgés de moins de 25 ans, sont toujours en cours de formation, leur performance laisse fort à désirer.

En revanche, dans la fosse d'orchestre, l'Ensemble est plus à l'aise, témoignant d'une bonne ambiance de complicité mutuelle, le tout mené avec style par , qui dirige en jouant de son luth. La musique est plus vivante, elle possède une « âme ».

Pour la mise en scène, l'association des différentes formes d'art donne une impression disparate : vidéos et ombres projetées sur la paroi d'un abri carré représentant un palais, pour les scènes de tendresse ; masques mi-folkloriques mi-art contemporain, dont l'image, transférée numériquement aux couleurs saturées, est également projetée de temps à autres sur la toile de fond ; costumes ou vêtements de tous les jours, y compris lunettes de soleil ; chorégraphies collectives pour mains, bras et jambes sur un mode de danse contemporaine ; décors « primitifs », avec, à terre, des couvertures isothermes couleur argent qu'on donne aux coureurs de marathon après leur course… cela crée de beaux effets avec les jeux de lumières, de même que les vidéos pleines de fantaisie projetées au fond, mais on ressent, du début jusqu'à la fin, un étrange décalage entre l'image et la musique, Tout cela laisse, à l'issue du spectacle, une sensation indéfinissable d'indigestion, et l'impression que la fraîcheur et l'énergie des jeunes musiciens pourraient être orientées autrement.

Crédit photographique : © Mirjam Devriendt

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