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Comptines et berceuses basques douces et poétiques

Autant dire tout de suite que ce « liburu-disko », livre-disque, de comptines basques en basque des pieds à la tête, illustré magnifiquement, nous a conquis des yeux aux oreilles.

Et ce n’était pas gagné dans mon cas, abhorrant (jadis donc) l’accordéon (Merci à Didier Ithursarry). Or de l’accordéon, il y en a, superbe avec guitare et contrebasse sur un poème d’Oxobi, « Ama » sur le thème du cœur brisé de la maman quand le pays basque est quitté : « Qu’y a-t-il de meilleur qu’une mère, alors continuons à l’aimer » conclut le poète. Ou encore sur des paroles d’Hitzak, « Ala Kinkiri, ala kunkuru », avec du pandeiro en prime. Mention spéciale pour « Haika Mutil » sur paroles et musique de Mikel Laboa. Contrebasse, guitare, piano et cymbale sur une voix soprane pure, il est question alors de se lever certes à la voix du maitre, mais de se recoucher aussi, car il fait blanc dehors et « le garçon a sommeil ». Tambour, pandeiro et kanabera, un instrument en roseau, sur « Hiru Xito », « Avoir trois poussins », une chanson qui fuse et invite les enfants à reprendre avec le chanteur l’antépénultième vers « Toki onetik leku txarretik/Kukuruku egin zautan eltzetiken », à savoir « Du bon endroit, du mauvais endroit/ Elle m’a répondu cocorico depuis la marmite », en conclusion. Notons au passage, mais cela n’en est pas un, les interprètes du disque :   Marcelle Etchebere, Maddi et Xelin Oihenart, Juan Mari Beltran, Michel Etxekopar, Jean-Marie Guezala, Ttipia Lagan, Pantxipa Solorzano, ainsi que treize chanteurs  enfants sur .

Bref c’est un florilège de comptines et berceuses sans âge pour tout amoureux de la musique douce poétique et basque ici, mettant à l’honneur des instruments basques et classiques, tout en proposant un beau livre illustré, le cadeau idéal en somme ! Joyeux Noël sur une petite musique de jour qui continue à nous bercer tandis que la société de consommation nous rattrape avec fracas et que la nuit nous apprend qu’il est bon de rêver dans la langue de notre enfance ou dans une langue inconnue qui nous conterait les légendes et merveilles d’autres contrées. Le dessin de Lucile Placin sur à-plats rosé, bleu de cobalt, nuit et roi, vert bouteille ou jaune soleil, est juste, onirique et varié sur chaque petit univers qu’est une comptine ou une berceuse, au choix.

 

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