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Une journée avec le Gewandhaus de Leipzig

Le Gewandhaus est Leipzig ! Héritier d'une tradition pluriséculaire, il rythme la vie musicale de la ville et ses habitants qui s'identifient à leur orchestre.

Le Gewandhaus c'est également l'orchestre qui compte le plus grand nombre de musiciens au monde. En effet, outre la saison de concerts et celle de l'opéra, il assure les services de l'église Saint-Thomas.  Sur un même jour, comme tous les vendredis et les samedis, ses musiciens sont triplement sollicités sans devoir recourir à des supplémentaires.

La série « Motette in der Thomaskirsche », cœur de la musique de Bach, propose des services religieux musicaux, chaque vendredi en fin d'après-midi et chaque samedi à 15h. Ils sollicitent les deux institutions musicales majeures de la ville : l'orchestre du Gewandhaus et le chœur d'enfant . Une cantate de Bach est naturellement au programme de ce service d'une durée de près d'une heure et demie et qui alterne Bach, chanté et joué à l'orgue, et . Le public est présent en masse pour écouter ces moments de musiques fondateurs de l'esprit de la ville.

En soirée, inaugurait un cycle Rachmaninov qui sera édité au disque par son fidèle label Decca. Avec le chef italien, on sait que la tradition interprétative va en  prendre un coup tant le chef cherche sa voie interprétative à travers le respect de la partition. Les amateurs d'une tradition « à la russe », le cœur sur la main et débordante d'effets faciles, en seront pour leurs frais. La Symphonie n°2 était la pièce de résistance d'un concert d'abonnement purement orchestral qui aura séduit toutes les générations.  Force est de constater qu'à Leipzig, la musique est une affaire de toutes les tranches d'âge.

, figure académique importante de la musique italienne, se voyait honoré d'une création mondiale : d'une durée de près d'une demi-heure,  la partition tire en longueur. Si la musique s'écoute sans déplaisir et avec parfois de belles textures,  elle s'oublie aussitôt les dernières notes jouées, fort brillamment par l'orchestre.

Dans la Symphonie n°2, Chailly cherche l'énergie motrice et la lumière qui traverse cette symphonie. Les tempi rapides font fuir les ombres dramatiques et nébuleuses au profit d'une dynamique des masses et des contrastes. Le chef italien emporte ses musiciens, comme toujours, dans un torrent d'énergie. L'orchestre est affuté et répond aux moindres sollicitations du chef. La célèbre Vocalise jouée en entrée de concert annonçait déjà la volonté de dégraisser et d'alléger Rachmaninov. Première étape de concerts centrés sur les trois symphonies, cette interprétation de la célèbre Symphonie n°2 fera date dans l'approche du compositeur.

Crédits photographiques : /riccardochailly.com

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