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Le Quatuor Chiaroscuro joue Mozart et Mendelssohn

Dans son troisième disque, le , dont le premier violon est , confirme sa personnalité avec une force qui peut dérouter.

On cherche toujours la modernité d'une œuvre musicale, mais, quand elle est surexposée par les interprètes, on peut trouver le traitement excessif. On doit reconnaître que le Quatuor Chiaroscuro sait rendre le caractère bouleversant du Quatuor en ré mineur de Mozart, que ce soit l'étonnante véhémence du Menuet ou l'indécision des mesures finales. L'Andante lui aussi présente des ombres, sous des dehors plus paisibles. Dans le dernier mouvement, les contrastes des variations sont fortement soulignés, sans pour autant manquer de finesse.

Mais, si l'on veut apprécier l'originalité de cette nouvelle version du Quatuor K421, on doit consentir à être plus d'une fois déconcerté par elle. Que la galanterie soit évacuée, même dans le Trio du Menuet et dans les ornements en général, cela se peut. Mais ce Mozart là sonne souvent très dense et très abrupt, jusqu'au malaise. Au moins est-il bien apparié avec l'opus 13 de Mendelssohn, dont l'excellente notice souligne le « radicalisme » beethovénien d'autant plus stupéfiant que l'auteur n'avait pas vingt ans en 1827. Le travail expressif des interprètes y est si poussé qu'il se passe quelque chose à chaque séquence. Autre source d'étonnement : malgré les instruments d'époque et la démarche « historisante » adoptés par les Chiaroscuro, on ne reconnaît guère, ni dans la sonorité ni dans l'articulation, les traits qui caractérisent le jeu des autres quatuors « informés ».

En résumé, des lectures fouillées et peu amènes, dont la prise de son rapprochée accentue encore la sévérité.

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