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Le Philharmonique de Munich rend hommage à Lorin Maazel

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L' avait choisi en 2012 comme chef, succédant à Thielemann, Levine, Celibidache, Kempe et quelques autres depuis 1893.  En hommage à son prédécesseur, , nouveau directeur musical, a composé un programme sans doute plus typique du répertoire du chef américain que du sien avec en particulier deux poèmes symphoniques de .

Partenaire de avec qui elle a enregistré le concerto de Chostakovitch, la violoncelliste ouvrait la soirée avec le concerto de Dvořák. Et, pour la première fois depuis que nous fréquentons cette nouvelle salle, nous avons ressenti un manque de son qui nous empêcha de profiter à plein de ce concerto. Principal fautif, le violoncelle solo qui avait du mal à se déployer sur toute l'étendue dynamique requise pour cette œuvre, et malgré ses efforts attentifs à ne pas couvrir sa soliste, le chef ne put éviter de la dissoudre. On eut ainsi l'impression d'entendre un concerto sur courant alternatif, réussi et lumineux dans ses passages chambristes et ses beaux dialogues instrumentaux, et paradoxalement éteint dans ses moments épiques. Dommage car, lorsqu'elle n'est pas en déficit de matière sonore, le talent de émerge à l'évidence comme dans son joli et original bis, le Dolcissimo de Peteris Vasks, qui permit également d'entendre son joli filet de voix.

Après ce Dvořák en demi-teinte nous attendaient deux Strauss inégaux, un Zarathoustra un peu scolaire et un Till plus convaincant. Dans le premier on passera sur les problèmes de l'orgue, presque gaguesques quand on en connait les péripéties, qui firent que lui aussi manqua sérieusement de matière sonore, pour noter que la direction de ne donna pas à ce long poème symphonique toute la tenue, la tension, la progression organique qu'il réclame pour emporter l'adhésion. Véritable œuvre de chef (et d'orchestre), cette pièce ne se contente pas d'une mise en place et d'une exécution instrumentale correcte, elle réclame un fort engagement de tous, mais en particulier du chef pour impulser à chaque épisode sa personnalité, tout en préservant la cohérence d'ensemble, en soignant au passage toutes les cruciales transitions. Sur ces points il nous a semblé que, ce soir, Valery Gergiev était resté en dessous de son meilleur, peut-être moins inspiré par Strauss qu'il ne l'est par d'autres.

Moins exigeant, le Till Eulenspiegel conclusif fut le meilleur moment de la soirée. Correctement enlevé, vivant, scrupuleusement exécuté, il fila tout droit de la légèreté insouciante du début vers la conclusion tragique et la mort du héros. Si cette fin de concert fut plaisante, elle ne suffit pas à rendre mémorable une soirée en deçà de son potentiel.

Crédit photographique : Valery Gergiev, – Concert du 9 marts 2015 © Paul Allain / Philharmonie de Paris

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