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Autopsie du rire par Lisbeth Gruwez

de retour au Théâtre de la Bastille pour une épatante pièce de groupe, dans laquelle elle autopsie le rire sous toutes ses facettes.

Créée aux Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis en 2014, AH/HA est la première pièce de groupe de . Elle y décortique toutes les formes du rire et explore le langage du corps en train de rire, ou venant juste de rire. C'est par ces tremblements qui achèvent l'éclat de rire que la chorégraphe commence. Imperceptiblement, ses danseurs sont mus par de légères secousses. Ils se déplacent au ralenti, comme dans un film que l'on projetterait image par image. L'effet est saisissant et la maîtrise des danseurs est impressionnante.
Au fur et à mesure que le rythme s'accélère, le corps des danseurs devient celui de rieurs. Leurs visages grimacent, les mains frappent les cuisses, le torse s'incline et l'on reconnaît petit à petit les postures caractéristiques d'un homme ou d'une femme en train de rire. Cette universalité du rire fait la force du spectacle, qui peut être compris et apprécié sur tous les continents.
Comme dans son solo présenté la semaine dernière, It's going to get worse and worse and worse my friend, témoigne d'un sens de la dramaturgie, de l'espace et de la mise en scène tout à fait remarquable. L'espace scénique est concentré au centre du plateau, sur un tapis vert. L'éclairage se focalise sur les danseurs, plongeant le reste de la scène dans le noir. Très typés, les costumes s'effacent progressivement derrière la personnalité de chaque danseur : il y a l'extravertie, la délurée, la sérieuse, le gai luron, le jovial. Autant de caractères de rires et de rieurs. Une bande joyeuse pour une pièce ultratonique.

Photo : © Luc Depreitere

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