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César Franck fascine les violonistes polonais

Trois enregistrements de l'admirable sonate de Franck paraissent ensemble chez l'éditeur polonais DUX, Aucun ne s'impose réellement et ne bouleverse la discographie mais tous témoignent de l'attrait renouvelé de ce chef-d'oeuvre sur les interprètes.

Curieusement voici que nous parviennent trois CD de la firme polonaise DUX qui ont en commun la sonate en la majeur de Franck. On ne peut que se réjouir de savoir que ce chef d'oeuvre attire toujours autant les artistes, même si aucun de ces disques ne vient remettre en cause la discographie.

On évacuera d'emblée l'album de l'altiste Elżbieta Mrożek-Loska. Brahms a écrit deux chefs-d'oeuvre pour les altistes avec ses sonates opus 120. Pourquoi dès lors s'attaquer à la première sonate pour violon, transposée d'une quarte pour s'adapter au registre de l'alto? Le résultat ne convainc guère d'autant que l'interprétation de l'altiste polonaise n'a rien pour transporter l'auditeur. Quant à la sonate de Franck, elle pâtit de ces sonorités rauques et perd de son intensité lyrique dans cette réalisation dont on ne perçoit pas la justification, hormis la volonté d'une altiste d'élargir artificiellement son répertoire.

Déjà plus satisfaisant, l'album de Christian Danowicz, hommage au « Violon français » associe à l'oeuvre de Franck des « tubes » du répertoire. La volonté de faire ample dans la sonate, prise lentement, tout comme une intonation perfectible dans les morceaux de genre (notamment la Méditation de Thaïs) limitent cependant notre plaisir à l'écoute de ce CD. La meilleure part se trouve sans nul doute dans Tzigane où le timbre un peu âpre de Christian Danowicz est plus en situation que dans l'élégance des morceaux de Massenet, Saint-Saëns et Fauré.

Enfin, malgré sa brièveté difficilement admissible et une pochette de couverture plus kitsch que réellement glamour, c'est l'album de qui s'avère le plus convaincant des trois. Dans des tempos nettement plus resserrés et avec une maîtrise technique plus affirmée, elle donne une interprétation de belle tenue de la sonate de Franck comme une lecture très vivante de la troisième sonate de Brahms, deux œuvres quasiment contemporaines. Un beau disque certes mais les références de Ferras-Barbizet ou Dumay-Collard dans Franck, Suk-Katchen dans Brahms ne risquent pas de voir leur prééminence remise en cause.

 

 

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