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Augustin Dumay violoniste magistral mais chef moyennement convaincant

Portrait d' en violoniste soliste, en chambriste, en chef d'orchestre. Le résultat est inégal et l'archet sied mieux au musicien que la baguette. Le goût de l'opulence du son et des timbres séduit mais finit par étouffer le discours. Somptueux mais à déguster à petites doses.

Curieux album, tout à la gloire d'. Il se voit honoré comme violoniste, comme chef et comme chambriste. A la vérité, le résultat confirme seulement une fois encore qu'il est difficile à un artiste, aussi grand soit-il, d'être réellement complet. Passons vite sur la Symphonie n°8 de Beethoven avec le Kansai philharmonic orchestra (Japon), car son dynamisme réel ne peut dissimuler une rudesse voire une brutalité des accents qui fatigue vite ; le caractère trop univoque de l'expression lasse rapidement l'auditeur, dont l'oreille est peu flattée par les sonorités assez rustiques et passe-partout de l'orchestre japonais.

Beaucoup plus convaincant est le concerto de Beethoven même si, comme dans ses récentes sonates de Brahms chez le même éditeur, Dumay a tendance à adopter des tempos très amples qui flattent une sonorité chaleureuse et … un brin de narcissisme ! Reconnaissons cependant que l'entente avec le , dirigé de l'archet, est parfaite et que l'ensemble ne manque pas de tenue. Cette impression se renforce encore dans le sextuor de Brahms dont l'opulence harmonique presque étouffante tient lieu d'interprétation. Tout ceci est certes splendide (encore qu'une ou deux pailles instrumentales auraient pu être corrigées dans le concerto de Beethoven) mais cet album hétérogène par son programme et inégal par son interprétation ne convainc pas entièrement, comme si le culte du beau son pour lui-même suffisait à structurer la conception des oeuvres. Un album aussi splendide par moments qu'agaçant globalement.

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