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Rentrée brillante pour le ballet de l’Opéra de Paris

La jeune garde du Ballet de l'Opéra de Paris est toute entière distribuée dans ce triple programme signé Millepied, Balanchine et Robbins. En guise d'amuse bouche, une délicieuse et étonnante déambulation dans les espaces publics du palais Garnier, sur laquelle nous reviendrons.

s'est réservé l'ouverture de saison avec une nouvelle création foisonnante intitulé « Clear, Loud, Bright, Forward » dans la lignée de Balanchine pour le vocabulaire et de Forsythe pour la gestion de l'espace. Pour garantir l'éclat maximum à ce flot continu de danse, il a misé sur la jeune génération des danseurs dont il veut faire sa relève : , , Laurène Lévy, , ou . Enthousiastes, bouillonnants, ils répondent au quart de tour à la partition en miroirs de Nico Muhly et à la scénographie lumineuse signée United Visual Artists & Lucy Carter : trois lampes mues par des moteurs tombant des cintres et des bandeaux lumineux qui ceinturent une boîte noire.

Millepied est comme une éponge, il absorbe les styles et fusionne avec aisance différentes influences sans vraiment y apposer sa patte ou sa personnalité. Aucun de ses ballets n'est véritablement reconnaissable : on ne peut, dès lors, pas parler d'un « style » Millepied. Si dans certaines pièces, il insuffle décontraction et « easy going », d'autres sont plus rigides, dans la veine néoclassique. C'est le cas de cet opus scintillant, dansé sur pointes.

Le contraste est fort avec la pièce suivante : « Opus 19 / The Dreamer » de Robbins, créé en 1979, qui entre seulement aujourd'hui au répertoire de la compagnie. Structure limpide, dramaturgie efficace, simplicité des lignes et des parcours, tout y est apaisé et clair. Porté par le Concerto pour violon en ré majeur de Prokofiev, le couple formé par Mathieu Ganio et Amandine Albisson est solide et sensible, soutenu par un aéropage presque martial de jeunes filles et de jeunes gens. C'est un beau ballet qui rejoint le magnifique répertoire du chorégraphe américain, déjà inscrit dans la maison.

Lustres, strass et paillettes pour « Thème et Variations », le brillantissime ballet de Balanchine qui clôture avec brio l'ouverture de la saison danse. Laura Hecquet, royale, est parfaite. Josua Hoffalt, son partenaire, un peu trop souple dans les parties soli, est un support fiable à cette éblouissante démonstration de force. Apothéose de cette soirée, on y retrouve le plaisir d'un troisième acte de ballet romantique, avec ses tutus, son sens du divertissement et de la virtuosité.

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