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De Brahms à Sibelius à l’Opéra de Lyon

Deux solistes très moyens et mal appariés ont déséquilibré le délicat Double concerto de Brahms. En revanche Kazushi Ono  a donné une lecture de haut vol de la Symphonie n°2 de Sibelius.

C'est toujours une bonne idée pour un opéra que de permettre à son orchestre de sortir de la fosse. Le 17 octobre, l'Opéra de Lyon avait programmé le Double concerto de Brahms, une page que l'on n'entend guère au concert, et la Symphonie n°2 de Sibelius sous la baguette de son chef Kazushi Ono. Avouons-le, le concerto fut une franche déception. La réussite de l'interprétation de cette œuvre tient à l'équilibre délicat entre l'orchestre et les deux solistes. Or entre le violoniste au jeu plutôt forcé et à la justesse souvent défaillante et la violoncelliste Ewa Miecznikowska, issue des rangs de l'orchestre, l'échange ne se crée jamais de façon satisfaisante. Paradoxalement il faut attendre le bis, une curieuse transcription de la première Humoresque de Dvořák pour trouver enfin l'harmonie entre les solistes et le chef, mais trop tard…

Néanmoins, ceux qui sont partis à l'entracte ont eu tort, car la Symphonie n°2 de Sibelius qui suivait s'est révélée de la plus belle veine. Interprétation engagée, puissante, avec une direction attentive à la superposition des plans sonores, une composante essentielle de l'écriture de Sibelius, et un souffle lyrique portant l'œuvre d'un bout à l'autre. Malgré une disposition inhabituelle de l'orchestre (cors à gauches, bois sur une seule ligne au milieu, autres cuivres et timbales à droite), peut-être justifiée par la présence disgracieuse d'éléments de décors voilés à l'arrière-plan (sans doute ceux de la Damnation de Faust), cette vision de Sibelius laissait bien augurer de l'entente entre Kazushi Ono et son orchestre.

Crédits photographiques : Kazushi Ono © D.R.

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