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Le Projet Allan Pettersson continue avec la Symphonie 14

Jouer la musique d' à la fois avec passion et conviction est vraiment une réussite majeure, et l' sous la direction de Lindberg y parvient encore une fois.

On pourrait faire valoir qu'il existe d'innombrables compositeurs dans l'univers de la musique classique qui ont été injustement négligés. Les raisons en sont nombreuses : le compositeur est trop étrange, la musique est trop difficile à jouer, trop difficile à diriger, ou trop difficile pour le public à comprendre. Allan Petersson est peut-être le symphoniste injustement négligé du XXe siècle, pour des raisons qui pourraient très bien être celles mentionnées ci-dessus. L' et , dans le cadre de leur Projet  qui vise à compléter l'intégrale des symphonies pour le label Bis, ont fait leur la mission de faire connaître le compositeur à un public plus large, et le concert s'inscrit dans cet effort.

Le programme a débuté avec le concerto pour clarinette de Christian Lindberg, intitulé The Erratic Dreams of Mr. Grönstedt (Les rêves erratiques de M. Grönstedt). Pour l'auditeur non familier, la musique des compositeurs vivants lui paraît souvent être comme un collage académique et inaccessible d'accords et de sons. Dans cette pièce, Lindberg semble n'avoir cherché que le pur plaisir, et il y réussit magnifiquement.

L'œuvre s'ouvre sur un un lit de cordes à peine audibles, qui représente peut-être un lever de soleil. Lindberg revient à ce geste initial à plusieurs reprises au fil des épisodes qui se succèdent clairement. Chaque épisode est le portrait vivant d'un rêve : une danse diabolique, un cirque sauvage, un monde où tout est flou et sans frontières.

en est le soliste et il est difficile d'imaginer quelqu'un d'autre dans ce rôle. La performance de Jonason incarnait la musique elle-même : théâtrale, en douceur virtuose, effrontée et lyrique. La cadence de Lindberg appelle même le musicien à assumer son rôle de soliste, non seulement à la clarinette, mais aussi au haut-parleur et bec de clarinette. Espérons que cette pièce amusante et accessible entrera dans le répertoire.

La Symphonie n°14 d' est beaucoup plus accessible que la massive et profondément intransigeante n°13. Néanmoins, elle reste exigeante pour les musiciens et le public, et l'engagement approfondi des deux côtés est nécessaire pour que l'effort soit pleinement récompensé.

Comparé aux enregistrements disponibles, Lindberg adopte parfois un tempo un peu plus large ; cela a fourni un accent supplémentaire à certains des gestes plus en muscles de Pettersson. L'ouverture en contrepoint a été contrebalancée en faveur des cuivres, ce qui a fourni un point d'ancrage stable avec l'arrière plan frénétique. Les cordes du Norrköping ont joué les épisodes lyriques de Pettersson avec une beauté déchirante. Une mention spéciale va à l'attention que Lindberg a portée à la deuxième partie de l'œuvre, qui a permis de lier les diverses sections en un tout cohérent.

Jouer cette musique à la fois avec passion et conviction est vraiment une réussite majeure, et l'Orchestre de Norrköping sous la direction de Lindberg y parvient encore une fois. Bravo.

Crédit photographique :  © Mats Bäcker

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