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Mamma mia ! triomphe à Luxembourg

Succès planétaire récemment transformé en blockbuster hollywoodien, Mamma mia ! ne finit pas de triompher sur toutes les scènes de la planète. Pour les fêtes de fin d’année, c’est au tour de la ville de Luxembourg de profiter de ce spectacle impeccablement rôdé.

La comédie musicale Mamma mia !, inspirée des plus grands tubes du célèbre groupe de pop ABBA, relève-t-elle des colonnes de notre rédaction ? La musique résolument « disco » qui alimente la célèbre intrigue de Catherine Johnson n’appartient pas, de toute évidence, à l’univers de la musique classique. Le recours à une bande-son pour les parties orchestrale et chorale, et donc l’absence dans la fosse d’un véritable orchestre, ne nous permet pas, de plus, de parler véritablement de théâtre musical. Et que dire de l’amplification des voix, qui fausse nos critères d’appréciation habituels ?

Ces choses étant posées, il nous reste à dire toute l’admiration et tout le plaisir que l’on ressent face à l’énergie et au panache d’un tel spectacle, à la mécanique aussi bien huilée et à la décharge émotionnelle aussi savamment dosée. L’humour de l’intrigue, tout d’abord, ne pourra que séduire les spectateurs de toutes générations, autant les plus anciens, déjantés et avides de sensations fortes, que les plus jeunes, déphasés dans leur perte de repères et dans leur quête du confort bourgeois et de la conventionalité que leurs aînés ont rejetés. Aux ébats, aux errements et aux contradictions de l’impayable Donna Sheridan et de ses inénarrables copines font pendant ceux de sa douce et romantique fille Sophie, à qui il faudra moins de vingt-quatre heures pour comprendre que la quête du père, finalement, n’est rien d’autre que la découverte d’elle-même – et aussi celle de sa mère… De l’humour, de l’esprit, de la farce, de l’émotion, un rien de mélo : la recette est inusable ! Ajoutez à cela une musique dont la réputation n’est plus à faire, et qui permet d’enchaîner, dans la plus grande cohérence dramatique, les succès qui ont fait danser la planète ces quarante dernières années. Le public, inutile de le dire, est à la fête !

Aucun maillon faible parmi les interprètes, qui tous savent danser, chanter, jouer et déclamer à la perfection. On aura bien sûr un point faible pour le joli grain de voix de la touchante Sophie de Niamh Perry, ainsi que pour le chien et la niaque de Sarah Poyzer, fort séduisante Donna. Si les décors et la direction d’acteurs restent somme toute plutôt conventionnels, fidèles à la loi du genre, on reste ébahi devant la précision de la chorégraphie, réglée au millimètre près, ainsi que devant ce professionnalisme anglo-saxon qui permet d’alterner sans solution de continuité rire et émotion, dérision et leçon de sagesse, frivolité et profondeur. Qu’on se le dise : Mamma mia ! est tout simplement irrésistible.

Crédit photographique © Brinkhoff-Mögenburg

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