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A Suresnes Andrew Skeels ouvre le bal

Pour la 24e édition du festival Suresnes cités danse, consacré aux danses urbaines, Olivier Meyer joue la carte du renouveau en confiant le spectacle d'ouverture  à , un jeune chorégraphe américain, encore méconnu en France.

En ce début d'année morose, le festival Suresnes cités danse est un appel d'air, tout en vitalité et bonne humeur. Le spectacle d'ouverture, Street dance club, est né de la rencontre entre Olivier Meyer le directeur artistique du festival et , jeune chorégraphe américain installé au Canada.

Le parcours d' est aussi éclectique qu'atypique: passer du hip-hop au classique à 17 ans n'est pas banal, et être ensuite engagé dans les de Montréal l'est encore moins ! Andrew Skeels a dansé pour les plus grands chorégraphes, comme Jiri Kylian, Mats Ek et Ohad Naharin, avant de se tourner vers la chorégraphie à partir de 2010.

Avec Street dance club, Skeels signe une chorégraphie à la fois inventive, drôle et sensible. L'idée de départ est de recréer l'univers jazzy du Cotton club de Harlem, le célèbre cabaret new-yorkais des années 1920 où se produisaient les musiciens noirs les plus renommés de l'époque, notamment Duke Ellington, Louis Armstong ou encore Ethel Waters. Le thème n'est pas si léger. Il renvoie à une période marquée par la ségrégation et les inégalités entre les races, où la musique et la danse permettaient de se rassembler quelle que soit sa couleur de peau. Skeels, qui a à cœur de combattre le racisme encore prégnant aux États-Unis, célèbre le vivre-ensemble avec le hip-hop qui, de nos jours joue le rôle du jazz dans les années 30, et rassemble des danseurs de tous horizons, sans clivage social ou ethnique.

Le chorégraphe alterne solos de hip-hop, duos d'inspiration contemporaine et ensembles endiablés inspirés du Lindy hop et du swing. La chorégraphie est inventive même si elle manque parfois de souffle, les ensembles sont vivants et connectés, grâce à la complicité et à la fantaisie des sept danseurs. La juxtaposition du hip-hop, avec de très beaux passages de break dance, et des musiques jazz composées par , crée un effet harmonieux, tout en fluidité et en sensibilité.

Le choix des costumes reste dans une touche contemporaine, sans chercher à copier le style de l'époque, dont l'évocation par la chorégraphie est suffisante.

Street Dance club est un spectacle plaisant qui allie de nombreuses qualités mais qui manque néanmoins parfois de cohérence dans l'enchainement des tableaux et de profondeur dans le traitement du sujet. Le niveau des danseurs n'est pas totalement homogène, et certains sortent assez nettement du lot.

Mis à part ce léger bémol, il faut se féliciter de la nouvelle édition de ce festival qui ose et fait la part belle aux jeunes talents !

Crédit photographique : Street Dance Club © J Benhamou

 

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