Après El amor brujo, une première approche réussie, Jean-Claude Gallotta et Olivia Ruiz poursuivent leur collaboration avec Volver, un nouveau spectacle musical et chorégraphique sur-mesure.
Pour ce nouvel opus, Jean-Claude Gallotta a choisi treize chansons d'Olivia Ruiz et a bâti autour de celles-ci l'histoire d'une jeune réfugiée espagnole, tentant sa chance à Paris, puis éprouvant le besoin de renouer avec ses racines. Arrachée à son pays à l'âge de 14 ans, la jeune Pepita se retrouve dans un premier temps à Carcassone, puis s'invente une autre vie avec un prénom français. Quand l'amour d'un jeune révolutionnaire la rattrape, lui laissant un « cadeau », la nostalgie de la terre espagnole prend le dessus sur son enracinement français. C'est donc sur cette trame que nous emmène le nouveau spectacle généreux et chaleureux de Jean-Claude Gallotta et Olivia Ruiz.
Suivant un récit chronologique, émaillé de chansons tristes, de romances ou de tubes comme « La femme chocolat », l'histoire pèche cependant parfois par son écriture, en particulier dans les monologues de la narratrice, campée par Olivia Ruiz. La dramaturgie gagne en tension autour des morceaux à l'énergie plus rock. Mieux éclairée et mise en valeur, Olivia Ruiz reprend alors le pouvoir sur le plateau, accentuant la dimension concert du spectacle. Sa présence et son indéniable talent de chanteuse et de danseuse attirent alors tous les regards vers la jeune femme.
Sur deux estrades en fond de scène, ses musiciens l'accompagnent brillamment tout au long du spectacle. Autour d'elle, les danseurs du Groupe Émile Dubois sont des partenaires attentifs, traçant de grands parcours sur le plateau, combinant sauts, tours et ports de bras dans un maelström tourbillonnant et sautillant. Jean-Claude Gallotta a en effet simplifié son écriture chorégraphique, afin d'illustrer les chansons et de ponctuer les principaux épisodes de l'histoire ici racontée. On regrette qu'il n'ait profité de l'occasion de ce spectacle grand public pour dessiner un univers plus personnel et plus original.
Photos : © Guy Delahaye