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Carolyn Carlson à Roubaix : Writings on water

A Roubaix, ville où a dirigé le Centre chorégraphique national de 2004 à 2013, le musée La Piscine accueille une exposition de dessins de la chorégraphe présentés pour la première fois et réunis sous le titre Writings on water.

La Piscine et ont une longue histoire en commun. C'est dans le bassin de mosaïques années 30 que a présenté son spectacle d'arrivée au Centre chorégraphique national de Roubaix. Le musée, par le biais des arts appliqués, a toujours exploré le lien entre danse et artistes, comme Picasso pour les Ballets Russes ou Chagall. Carolyn Carlson est à la fois danseuse, chorégraphe et plasticienne, mais aussi amie des artistes, comme qui a créé pour elle les décors et les costumes de Signes en 1997 à l'Opéra national de Paris.

L'exposition, qui occupe quelques-unes des anciennes cabines de bain de cette piscine très vintage, explique le parcours de la chorégraphe à travers sa production graphique, le travail lié à son activité de danseuse et de chorégraphe et l'ensemble de ses collaborations. Certaines de ces feuilles sont issues de la donation de la chorégraphe à la , avec l'ensemble de ses archives. Elle expose cependant pour la première fois son œuvre de plasticienne d'une exceptionnelle qualité et d'une remarquable cohérence gestuelle.

Un double art du geste

Comme elle compose les mouvements sur scène, Carolyn Carlson pose pour chaque dessin un geste sur le papier, parfait prolongement de son travail dans l'espace. Emportant toujours un carnet dans son sac depuis l'université, elle découvre la calligraphie et la préparation de l'encre avec un maître japonais alors qu'elle est jeune danseuse à New-York. Un travail de relation entre la danse et le dessin qu'elle n'abandonnera jamais. L'exposition prouve en réalité la grande continuité entre les deux pratiques de cette artiste éminemment visuelle.

Writings on water, nom d'un solo de la chorégraphe, donne son titre à l'exposition. Il évoque son rapport plastique à l'eau à travers, entre autres, la technique de l'aquarelle. C'est en effet, par sa façon de travailler et son apprentissage par capillarité que l'exposition propose de rentrer dans son univers intime. Le parcours de l'exposition s'articule comme un voyage à travers les lieux et les villes où la chorégraphe a séjourné : New-York, Paris, Venise, mais aussi des figures symboliques, des figures de danse comme ou , ou des formes issues de la nature. Quittant la pure calligraphie, les dessins se colorent d'ocre (avec de l'huile d'olive), de bleu ou de rouge, ou esquissent une galerie de portraits colorés. On retrouve dans ces dessins la ligne Carlson, longue aux bras déliés, signature physique qui se prolonge sur le papier.

Une salle entière en fin d'exposition rassemble enfin les notes de chorégraphie et de scénographie de Signes, commande de l'Opéra national de Paris créée avec , un témoignage précieux de son travail de création.

Crédits photographiques : © A. Leprince

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