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Stars et routine pour Giselle à Munich

La version datée de et un orchestre pesant jouent contre les talents du Ballet de Bavière.

Enfin vint l'entracte. Le premier problème de cette Giselle est dans la fosse : on croirait entendre tout au long de la soirée une partition de Drigo ou de Minkus, alors que la musique d'Adam est d'une toute autre tenue. Ajoutée à des tempi souvent excessivement lents, cette pesanteur musicale est terrible non seulement pour la narration, mais aussi pour la danse. Dans les deux principaux rôles, cette soirée offre deux des recrues russes venues à Munich avec le nouveau directeur , et : après une seule saison à Munich, ils sont retournés au Mariinsky dont ils reviennent en invités.

Il faut attendre quelques minutes pour dépasser des débuts hésitants et trouver en Shklyarov la technique d'acier qu'on attend de lui : les faiblesses de la version de et la pesanteur musicale en atténuent l'effet, mais la performance est bien là. C'est moins le cas de : certes, la version de Wright ne facilite pas la construction d'un personnage, mais la scène de la folie manque cruellement d'incarnation – un comble quand on sait combien le drame, dans le ballet romantique français, est essentiel. Sa danse elle-même manque d'élan, d'ampleur, de fraîcheur : même avec un pas de six de très bonne tenue, même avec l'élégance et l'efficacité de Shklyarov, le premier acte se résume à une routine saluée comme telle par un public plus poli qu'enthousiaste.

L'atmosphère, heureusement, change avec l'entracte : la production datée y est moins gênante à défaut d'être assez précise théâtralement. Shklyarov y brille, et une très belle Myrtha vient réveiller le public : , étoile à l'English National Ballet en même temps qu'à Munich, amène enfin sur scène un peu de l'esprit du ballet romantique qui faisait défaut dans le premier acte.

Photo © Jack Devant

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