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Disparition du moderniste suédois Ingvar Lidholm

s'est éteint le 17 octobre dernier à l'âge de 96 ans. Ainsi disparaît l'un des compositeurs suédois les plus célèbres de sa génération.

Né à Jönköping le 24 janvier 1921, il fut élève des fameux Hilding Rosenberg (1943-1945), Natanael Berg et Tor Mann, puis travailla comme altiste au sein de l'Orchestre de l'Opéra royal de Stockholm avant de devenir directeur musical de la Société musicale d'Örebrö (1947-1956). Il occupa d'autres postes administratifs, entre autres à la radio nationale.

Le nom d' reste attaché à l'aventure du « Groupe du lundi » (1944-1950) organisé par Karl-Birger Blomdahl à son domicile chaque semaine  où se réunissaient musiciens, compositeurs et théoriciens dans le but avoué d'ouvrir la Suède à la musique de l'après-guerre. Lidholm et bien d'autres collègues fréquentèrent les cours d'été à Darmstard à cette époque.

La renommée d' commença avec l'impact de deux œuvres majeures  pour orchestre : Ritornell (1958) et Mutanza (1959). Sa première période esthétique fut marquée par Carl Nielsen, Béla Bartók, Igor Stravinsky et Paul Hindemith. Plus tard il manifesta un fort intérêt pour la mouvance atonale. Sa partition Poesis pour orchestre, en 1963, destinée à l'Orchestre philharmonique royal de Stockholm se veut franchement radicale (gamme sérielle de 12 tons). La suite de son catalogue contient des partitions plus simples même s'il s'essaie à la musique électronique au début des années 1970. Son opéra apprécié, Ett Dröspell (1992), s'appuie sur un texte de Strindberg.

Mais la gloire d'IngvarLidholm repose sans doute sur son écriture pour les voix.  Avec ses œuvres chorales il atteint le sommet de sa créativité esthétiquement placée entre un certain classicisme et l'avant-gardisme de son temps. Greetings from an Old World, pour orchestre (1976), Musique pour cordes (1952), Nausica Alone pour soprano, chœur et orchestre (1963), Riter, musique de ballet pour danseurs, orchestre et électroniques (1959), Canto LXXXI pour chœur mixte a cappella (1956), De Profondis pour chœur (1983), Laudi pour chœur (1947), Kontakion, hymne pour orchestre (1978)… mériteraient d'être réécoutées pour leur structure très personnelle au plan des timbres, des dynamiques, parfois agressives mais dotées d'un certain sens dramatique.

Une abondante discographie de grande qualité (Caprice, Swedish Society, Chandos, BIS…) témoigne de la place de premier plan occupée par Lidholm.

Crédit photographique : Mats Lundqvist

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