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Le récital d’hommage de Vilde Frang aux grands virtuoses du passé

C'est un exercice auquel se prêtent ou se sont prêtés tous les grands virtuoses du violon que le récital de bis glanés essentiellement dans les transcriptions de Kreisler et Heifetz. y sacrifie à son tour, avec une recherche évidente d'originalité dans le programme, une maîtrise instrumentale indéniable, mais un léger manque de brio, ainsi qu'un minutage bien chiche…

Oubliez la pochette façon « Bécassine joue du violon » pour vous concentrer sur le contenu de ce récital. L'exercice est certes convenu, mais la réalisation impressionne par sa technique comme par la (relative) originalité du programme. Les pages de Kreisler (Rondino et Caprice tzigane) ne sont pas les plus connues : on ne trouve ici ni Liebesleid, Liebesfreud ou Schön Rosmarin, ni même ses transcriptions. insère deux raretés bien différentes dans l'ensemble, la Capricciosa de Franz Ries (et non Ferdinand, le disciple et biographe de Beethoven), et le Tango de Poldowski (ce pseudonyme dissimule en fait l'identité de la fille de Wieniawski, Irène). Quant à Bazzini, il figure avec sa Calabrese, et non la fameuse et diabolique Ronde des lutins si prisée de Vengerov. Le tout est interprété avec le panache et la maestria qu'on attend dans ce genre de programme.

Le pianiste accompagne tout en restant en permanence au second plan avec une réserve de bon aloi, mais une présence toujours attentive. Néanmoins, malgré ces qualités réelles, cet « hommage » aux bis des grands virtuoses d'autrefois comme Heifetz et Kreisler n'atteint pas tout à fait la flamboyance de ces grands modèles, ni même, plus près de nous, d'un , ébouriffant de brio instrumental. Si l'on ajoute que la brièveté du programme, qui aurait pourtant permis d'insérer de nombreuses autres piécettes comparables, est assez décevante pour un disque au prix fort, on comprend que cet « hommage », malgré ses qualités réelles, rate un peu sa cible.

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