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Avec Momo, Pascal Dusapin aussi pour les petits

Simple et abordable, le conte musical Momo permet aux enfants de participer au week-end de la Philharmonie consacré à .

Alors que l'œuvre date de 2002, c'est la première fois que Momo peut dévoiler à la Philharmonie son goût pour le trapèze, alors que son grand-père, le célèbre clown Huberto, le destine plutôt à sa relève. Mais le petit Momo n'aime pas les clowns, et c'est grâce aux animaux du cirque qui l'entourent (le violoncelle représente l'ours, la mandoline le lion, la clarinette le cheval alors que le violon caractérise Bettina l'acrobate), que le petit garçon découvre qui il est vraiment.

Le spectacle destiné aux enfants de cinq à huit ans, il est ainsi dommage que des rehausseurs ne soient pas proposés à l'entrée de la salle, même si l'on concède que les genoux des papas et des mamans restent la meilleure solution au monde ! Jouer dans cette salle des concerts n'est pas non plus anodin pour l'équipe : la production présentée généralement comme « un petit opéra » est aujourd'hui proposée sous la forme d'un concert spectacle. Rideau noir et peu d'effets de lumières, difficile de prime abord d'embarquer les enfants dans l'univers enchanté du cirque, qui lui est rempli de couleurs et de fantaisie.

Cette féerie est pourtant bien suggérée par le comédien qui la porte à bras le corps de bout en bout. Extravagant chef d'orchestre, attendrissant grand-père, bouleversant Momo… L'artiste endosse tous les rôles durant cette demi-heure de spectacle. Attentif à son public du jour, connaît parfaitement l'œuvre qu'il défend, puisqu'il porte Momo depuis sa création en 2002. Mais à chaque représentation, le défi est bien là : nous entraîner dans cette histoire, mener la salle à la baguette pour une véritable interaction avec les enfants… Le comédien le relève en tout point, embarquant sans limite le jeune public dans sa folie, amusant largement les parents par ses facéties.

Disposés sur des petites estrades, les musiciens qui l'entourent sont plus discrets, mais tiennent assurément leur rôle : le charme tzigane du jeu de la violoniste , les rugissements de la mandoline et de la guitare de Florentino Calvo, les belles lignes mélodiques de la clarinette de Marina Moth, les graves du violoncelle de Renaud Malaury… Tout est parfaitement mesuré pour que l'enchantement du cirque opère sans piste ni chapiteau. Mais une fois l'histoire de Momo racontée, le concert n'est pas terminé ! Les instruments de musique se présentent pour que chacun résonne dans chaque petite oreille d'enfant attentif. Le solo plein d'inventivité et d'humour de la clarinette contrebalance celui un peu long de la mandoline, la démarche pédagogique restant toutefois bien à propos.

Mais pour les enfants, est-ce vraiment réaliste ? Pour Momo, la musique du compositeur reste simple et accessible : chaque enfant peut y reconnaître des danses typiques (valse, marche, tango…) dans une écriture pourtant exigeante, ce que peut permettre la forme d'un conte musical où les sons font partie intégrante d'une narration. « Avec une histoire, on peut faire entendre des œuvres plus difficiles », affirme . Avec Momo, cela se confirme.

Crédits photographiques : © Philippe Gontier

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