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Deux visages du romantisme par le Trio Morgenstern à Metz

En résidence la saison passée à l'Arsenal, le revient à Metz pour un programme romantique de haute tenue.

Formé en 2005, le a une activité dense, émaillée de prix et parsemée de plusieurs enregistrements, mais sa route n'est jusqu'à présent que rarement passée par la France – la preuve en est que ResMusica n'a jamais eu l'occasion de parler de lui jusqu'à présent. Le concert de ce soir est une bonne occasion pour de tels débuts. Son programme unit certes deux œuvres du romantisme allemand, composées à deux décennies d'intervalle, mais un monde sépare la sombre densité du trio de Schumann et le brio irrésistible de celui de Schubert. Chez Schumann, le frappe les esprits par son sens de la construction, qui témoigne d'un souci constant de lisibilité : chaque voix a sa place dans un espace sonore ample et peut s'y déployer librement. Ce n'est pas une manière de s'échapper du poids singulier de cette œuvre : au contraire, cette approche digne et retenue lui donne toute sa force.

Après l'entracte, le premier trio de Schubert confirme les qualités du Trio Morgenstern, et notamment l'inventivité constante du piano mordant de Catherine Klipfel, véritable moteur du discours musical face au violon de Stefan Hempel et au violoncelle d'Emanuel Wehse, qu'on aimerait tous deux parfois voir jouer un rôle plus éminent. Ce Schubert-là va résolument de l'avant, mais il suit un chemin qui a ses détours, ses moments d'arrêt, ses panoramas et ses retraites.

Crédit photo : © Irene Zandel.

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