Cinq ans après sa performance sur l'esplanade du Trocadéro, Paul-André Fortier revient à Chaillot pour un Solo 70 décoiffant.
Il pourrait être un « papy » du rock, mais c'est un maître de la danse. À l'instar des grandes danseuses Carolyn Carlson ou Catherine Diverrès, qui se produisent encore dans des solos sur-mesure, ce grand danseur et chorégraphe canadien continue à se produire sur scène, offrant des performances étonnantes.
Haute silhouette vêtue de noir et crâne glabre, dans Solo 70, son look et sa présence hiératique et austère ne sont pas loin de faire penser à la performance d'un artiste irlandais, Nigel Rolfe, donnée il y a quelques mois à la Galerie Polaris à Paris.
Solitaire, ce vieux danseur ne craint pourtant pas d'être secoué, bousculé par une guitariste « punk » en veste à sequins turquoise, l'explosive Jackie Gallant, et un choriste/danseur/comédien en tee-shirt, Étienne Pilon. Auteur dramatique, metteur en scène, Étienne Lepage a déjà collaboré à plusieurs reprises avec le chorégraphe Frédérick Gravel.
Imperturbable, Paul-André Fortier fait un peu de place à ces trublions du rock dans son carré bien ordonné, consciencieusement parcouru d'un pas glissant et méthodique. Tandis que les images violentes du monde défilent derrière lui, il se met progressivement à nu.
Crédit photographique : © Sandrick Mathurin et Xavier Curnillon