Le dessinateur Gradimir Smudja a imaginé de représenter Wolfgang Amadeus Mozart sous la forme d'une souris. Avec l'aide du scénariste Thierry Joor, cela donne un petit bijou de bande dessinée.
Le petit Wolfgang Mausart et sa famille de souris (Maus en allemand) ont élu domicile dans le piano du loup Salieri. Mais que l'on se rassure : les auteurs ne regardent assurément pas vers Art Spiegelman. L'anthropomorphisme intégral de cette bande-dessinée fait plutôt penser à la fameuse série Blacksad de Canales et Guarnido : le valet de Salieri est un chat, le roi et la reine sont des oies et leur cour est constituée de toute sorte de mammifères et d'oiseaux portant perruques et costumes XVIIIe. Mais il n'y a ici rien de grave dans la manière d'aborder le sujet. Aussi bien dans le dessin soigné, alerte et très joliment colorisé que dans l'histoire, c'est la fraîcheur qui domine. La fantaisie également, en brodant sur des éléments connus de la vie et de l'œuvre de Mozart : rêvant de devenir compositeur et de posséder un piano, le jeune Wolfgang s'aventure un jour à faire de la musique en sautant sur les touches de celui de Salieri. Lorsqu'il est capturé pour être emmené à la cour, son père Léopold entreprend de le sauver grâce à une flûte magique à six trous…
C'est une histoire très grand public que nous livrent Thierry Joor et Gradimir Smudja. Le lecteur adulte aura du mal à se passionner pour l'histoire, relativement courte, mais, on l'aura compris, savourera surtout le dessin. Il s'attardera sur la douzaine de pages d'esquisses en fin de volume, qui montrent une foule d'idées non exploitées dans le scénario final. Et qui suscitent cette exclamation légitime : vite, la suite !