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L’art féerique de Sebastian Bohren pour un Britten à redécouvrir

Contre toute attente, cet album magnifique du violoniste vaut d'abord par l'œuvre la moins connue, le Concerto pour violon op. 15 de

composa son Concerto op. 15 (en vérité le second) avant le grand conflit mondial au cours de l'été 1939 passé au Canada et aux Etats-Unis. Sa création se tint au Carnegie Hall de New York en mars 1940 sous la direction de John Barbirolli avec en soliste l'Espagnol Antonio Brosa. Il bénéficia d'une révision ultérieure qui connut sa première à Londres en 1951 sous l'autorité de Thomas Beecham. Affirmons qu'il s'agit là d'un authentique chef-d'œuvre étonnamment méconnu et délaissé. Le premier de ses trois mouvements enchaînés, noté Moderato con moto, propose un premier thème d'une sensibilité inouïe et d'une douceur appuyée. Un second thème contraste par son agitation impétueuse se développant majestueusement. Le Vivace suivant brille par son orchestration prégnante et un violon soliste hyperactif. L'œuvre prend fin avec un Andante lento éthéré, ténébreux n'évitant pas à l'occasion une certaine rudesse mais laisse le sentiment d'un message visionnaire. (né en 1987) brille à chaque instant et l'Orchestre philharmonique royal de Liverpool s'avère de premier plan sous la baguette d', chef américain (né en 1959), ayant officié, entre autres, à Bournemouth, Dallas, Saint Paul (Minnesota).

Le très fréquenté Concerto en mi mineur sur lequel Mendelssohn travailla entre 1838 et 1844 avant de connaître sa création au Gewandhaus de Leipzig en mars 1845 (avec Ferdinand David en soliste et le compositeur danois Niels Gade à la direction) est une partition novatrice et emblématique du romantisme germanique du XIXe siècle. Elle brille par son équilibre formel parfait et sa richesse mélodique inépuisable, sa virtuosité au service d'un discours personnel. Sans conteste, les interprètes maîtrisent l'œuvre et la rendent flamboyante tout au long de ses trois mouvements joués sans pause : Allegro molto appassionato brillant et fougueux, Andante sorte de « romance sans paroles » délicate et Allegro non troppo très rythmé et virtuose.

La dernière partition revient au romantisme passionné, nostalgique et émouvant de Tchaïkovski. Contemporaine du Concerto pour piano n° 1, la création de la Sérénade mélancolique date de janvier 1876 et allie beauté sonore, sincérité du sentiment et reste à distance de cette « musique nauséabonde » dont on a qualifié si injustement son univers romantique inégalable.

Un enregistrement happant, fascinant et une délectation bienfaisante perçue au contact d'un Concerto pour violon de Britten sans égal.

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